Marc Alexandre Oho Bambe est un poète slameur né au Cameroun en 1976.
Passionné par les mots, il fonde en 2006 le collectif d’artistes On a slamé sur la Lune pour sensibiliser le public à la poésie, et il publie son premier recueil, ADN (Afriques Diaspora Négritude), en 2009.
Il reçoit le prix Paul Verlaine de l’Académie française en 2015 (prix destiné à l’auteur d’un recueil de poésie).
Marc Alexandre Oho Bambe a également écrit un premier roman, Diên Biên Phù, publié en 2018 et prépare actuellement un deuxième roman qui paraîtra à la rentrée 2020.
Dans cet entretien réalisé en février 2020, Marc Alexandre Oho Bambe évoque pour nous ses goûts littéraires et le rôle que la poésie joue dans sa vie.
Marc Alexandre Oho Bambe, pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Marc Alexandre Oho Bambe dit Capitaine Alexandre, je suis poète slameur et romancier, journaliste aussi, à mes heures éperdues.
Quels sont les livres qui ont exercé une profonde influence sur vous ?
Je compte en nombre les livres au chevet de mon coeur depuis l’âge d’or de l’adolescence, parmi ceux-ci: Cahier d’un retour au pays natal, Fleurs d’insomnie et Ultravocal, Fureur et mystère, respectivement d’Aimé Césaire, Frankétienne, et René Char, professeurs d’espérance.
Et les auteurs suivants font partie de mon panthéon personnel, en plus de ceux évoqués précédemment : Georges Castera, René Depestre, Paul Eluard, Pablo Neruda, Lorca, Omar Khayyam, Albert Camus, et plus récents, parmi mes contemporains MC Solaar (époque « Caroline »), et mes amis Abd Al Malik et Gael Faye, entre autres.
Que vous apporte la poésie, par rapport aux autres genres ?
La poésie m’est essentielle, elle m’aide à vivre, à respirer, me préserve de la noyade en mots troubles, elle me fait tenir, tenir bon, tenir droit dans mes bottes de sept lieues, tenir, debout dans le vide, debout dans le vent, debout dans la vie, tenir au beau, et retenir toujours le jour en moi, afin de de ne pas céder aux « assassins d’aube » et « aux vieilles ombres qui nous fixent sans trembler ».
La poésie est pour moi le lieu du coeur qui bat à l’endroit et explose.
L’endroit intime et universel à la fois, où j’ai froid de beauté, l’endroit où je lâche prise et prose totale, l’endroit où je m’exerce, à vivre ou réapprendre à vivre, à être et renaître, en phrases en phase avec moi-même.
Pouvez-vous nous parler de votre dernier recueil ?
Mon dernier recueil Fragments aux éditions Bernard Chauveau est un texte qui dit sans dicter, les utopies qui nous fondent et font de nous celles et ceux que nous sommes, marcheuses et marcheurs en quête de lumière bleue et de paix.
C’est une invitation à vivre à l’heure de soi-même, et à être au rendez-vous du donner-recevoir.
C’est juste de la poésie, pour réapprendre à vivre, s’échapper belle souvent, saisir le tremblement de l’âme humaine, dans une langue qui déborde.
De tendresse humaine.
Quels sont vos thèmes de prédilection ?
Je ne pense pas avoir de thèmes de prédilections en poésie, j’écris ce qui transperce mon coeur, soulève mon âme à fleur de mots, l’amour, la mort, les injustices etc …
J’écris pour garder intact le sens. De ma révolte et de mes rêves.
Avez-vous certaines habitudes d’écriture ?
Je n’ai pas de technique d’écriture à proprement parler, j’écoute seulement la prose de mon âme, je reste à l’écoute de mes silences et des échos de la tendresse en moi.
J’écris au tempo de mon coeur tambour.
Et comme pour moi la poésie est aussi musique, je me considère comme « motsicien » et j’écris mes poèmes du bout des lèvres, emporté par le rythme et le sens de mes vers.
Libre(s).
Quels sont vos projets littéraires ?
Je travaille sur un prochain recueil de poèmes et prépare la sortie de mon roman prochain, qui paraîtra à la rentrée littéraire de septembre 2020.
Après la belle aventure vécue avec mon premier roman Diên Biên Phù, j’ai eu envie de recommencer l’expérience d’un texte au long cours.
Vous trouverez toutes les informations, si vous souhaitez poursuivre la conversation, à cette adresse : www.capitainealexandre.com
Merci Marc-Alexandre Oho Bambe !