Jean-Michel Maulpoix est un poète français né en 1952. Agrégé de lettres modernes, il est également l’auteur de nombreux essais critiques sur la poésie et la notion de lyrisme et enseigne à l’Université Sorbonne Nouvelle Paris III.
Il a publié plus d’une vingtaine de recueils dont Une Histoire de bleu (1992), L’Écrivain imaginaire (1994), Domaine public (1998), Pas sur la neige (2004) ou L’Hirondelle rouge (2017) qui a remporté le célèbre prix Roger Kowalski récompensant chaque année un poète.
Je vous propose de partir à la découverte de ce poète contemporain que j’ai interviewé en janvier 2020 !
Jean-Michel Maulpoix, pouvez-vous vous présenter ?
On me désigne volontiers comme « poète », et ce n’est pas faux puisque la poésie m’occupe depuis l’enfance. Pourtant j’écris peu de poèmes à proprement parler : plutôt des sortes de proses soucieuses de dire et de comprendre ce que l’on appelle « le poétique ».
Je suis également professeur de lettres et viens d’achever une longue carrière qui m’a conduit à enseigner dans toutes les classes, depuis la sixième jusqu’au Doctorat !
Quels sont les livres qui ont exercé une profonde influence sur vous ? Les auteurs pour qui vous avez eu un coup de foudre ?
Mes maîtres furent d’une part les grands classiques du XIXe et du début du XXème (Hugo, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Mallarmé, Apollinaire, Valéry), et d’autre part quelques contemporains plus proches et que j’ai pu rencontrer ou avec qui j’ai pu correspondre : Char, Michaux, Saint-John Perse, Jaccottet, Bonnefoy. A vrai dire, j’aime des écritures très différentes…
Pourquoi avez-vous choisi l’écriture poétique ? Que vous apporte la poésie, par rapport aux autres genres ?
Je n’ai pas vraiment fait le choix d’écrire de la poésie plutôt que des romans ou du théâtre : la poésie est la forme, ou la démarche, qui s’est imposée à moi. C’est tout simplement la poésie qui correspondait à ce que je cherchais dans la langue. Peut-être une intensité, une rapidité, une certaine qualité de rythme et de sens.
Pouvez-vous nous parler de votre dernier recueil ?
Mon « dernier » recueil paraîtra en février 2020 au Mercure de France. Il s’intitule « Le jour venu ». C’est à la fois un livre de deuil et d’espérance : le jour que j’évoque est celui de la disparition, mais c’est aussi le jour qui simplement se lève et porte avec lui des promesses. Ce recueil est la suite de « L’hirondelle rouge » que j’avais fait paraître il y a deux ans : j’y évoquais la perte de mes parents.
Quels sont vos thèmes de prédilection ? Sur quoi aimez-vous écrire ?
J’écris sur ce qui m’importe et qui n’est autre que la « matière première » de la vie : l’amour, la mort, le désir, le temps, le voyage, la nature ou la ville. Tout cela me sollicite, m’inquiète, s’impose à moi… C’est donc une « matière » ou un ensemble de sujets et de thèmes très variés. Mais il est vrai que j’ai aussi quelques motifs de prédilection, comme les bords de mer…
Comment travaillez-vous ? Avez-vous certaines habitudes d’écriture ?
Naguère, j’écrivais beaucoup sur des carnets, en voyageant. A présent, je me tiens plus près de la vie ordinaire telle qu’elle survient et s’enfuit. J’aime toujours écrire avec un styloplume car j’aime le toucher de la plume sur la page blanche; c’est toujours un moment étrange et émouvant.
Travaillez-vous sur un recueil actuellement ?
Pour l’instant, je tâtonne dans l’écriture poétique et termine par ailleurs un volume de travaux critiques sur la figure du poète. Il s’intitule « Anatomie du poète » et paraîtra en octobre 2020 aux éditions José Corti.
Merci Jean-Michel Maulpoix !
Extrait : un poème de Jean-Michel Maulpoix
Que tombe-t-il
Que l’on appelle
Neige ?
Quelle négligence d’enfant
Éparpille ce rêve
En tourbillons si blancs
De quel habit de laine blanche
Accroché dans quelles branches
Oublié là au vent ?
Pas sur la neige, éditions du Mercure de France (2004), Jean-Michel Maulpoix
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