Spleen IV, Baudelaire

Poème « Spleen IV », Baudelaire

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« Spleen IV » est un poème de Baudelaire issu du recueil Les Fleurs du Mal (1857). On le trouve dans la première partie de l’œuvre intitulée « Spleen et Idéal ».

Il est précédé de trois autres « Spleen ». Il est donc le dernier des quatre « Spleen » qui figurent dans Les Fleurs du Mal.

Spleen IV

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l’horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;

Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l’Espérance, comme une chauve-souris,
S’en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;

Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D’une vaste prison imite les barreaux,
Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,

Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.

– Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l’Espoir,
Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.

Baudelaire, Les Fleurs du Mal.

Pour aller plus loin :

« Spleen », Baudelaire : 4 problématiques pour l’oral de français