Bac de français 2013 : sujet des L

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sujet du bac de français 2013 LVoici le sujet du bac de français 2013 pour les L (métropole).

C’est l’objet d’étude réécriture qui a été choisi : un sujet sur les réécritures de Robinson Crusoé de Defoe qui m’a fortement fait penser au sujet déjà donné en 2003 aux littéraires (Les littéraires de 2003 avaient déjà planché sur un sujet relatif aux réécritures de Robinson Crusoé )

Le corpus était constitué de quatre textes :

Texte A : Daniel Defoe, Robinson Crusoé, 1719 (traduit de l’anglais par Petrus Borel)
Texte B : Paul Valéry, La Jeune Parque et poèmes en prose, Histoires brisées, « Robinson », 1950
Texte C : Michel Tournier, Vendredi ou les Limbes du Pacifique, chap. 3, 1967
Texte D : Patrick Chamoiseau, L’empreinte à Crusoé, 2012

Question sur corpus (4 points) :

A quoi sert le journal de Robinson de Daniel Defoe (texte A) ? Quelles fonctions les autres textes donnent-ils à l’écriture ?

Travail d’écriture (16 points) :

Dissertation :

Pensez-vous que toute création littéraire soit, d’une certaine manière, une réécriture ? Vous répondrez à cette question en vous fondant sur les textes du corpus ainsi que sur les textes et les œuvres que vous avez étudiés et lus.

Commentaire littéraire :

Vous commenterez le texte de Patrick Chamoiseau (texte D).

Ecriture d’invention :

Vous réécrirez  les huit premières lignes du  texte de Paul Valéry (texte B) en inventant un récit à la  première ou à la  troisième personne, qui complète, qui  développe ou qui prolonge les images et les idées fragmentaires de cette « histoire brisée ».

Les textes (bac de français 2013 L) :

Texte A : Daniel Defoe, Robinson Crusoé, 1719

Robinson Crusoé est le seul survivant de la Virginie, navire qui s’est échoué sur la côte d’une île déserte. Il va devoir vivre en solitaire pendant de longues années. Dans l’épave du bateau, il a récupéré des outils, grâce auxquels il a creusé un rocher pour faire son habitation. Il a aussi récupéré des plumes, de l’encre et du papier, qui lui permettent de tenir son journal. Voici le récit du mois de décembre 1659, deux mois après le naufrage.

DÉCEMBRE

Le 10. — Je commençais alors à regarder ma grotte ou ma voûte comme terminée, lorsque tout à coup — sans doute je l’avais faite trop vaste — une grande quantité de terre éboula du haut de l’un des côtés ; j’en fus, en un mot, très épouvanté, et non pas sans raison ; car, si je m’étais trouvé dessous, je n’aurais jamais eu besoin d’un fossoyeur.
Pour réparer cet accident j’eus énormément de besogne ; il fallut emporter la terre qui s’était détachée ; et, ce qui était encore plus important, il fallut étançonner1 la voûte, afin que je pusse être bien sûr qu’il ne s’écroulerait plus rien.
Le 11. — Conséquemment je travaillai à cela, et je plaçai deux étais ou poteaux posés à plomb sous le ciel de la grotte, avec deux morceaux de planche mis en croix sur chacun.
Je terminai cet ouvrage le lendemain ; puis, ajoutant encore des étais garnis de couches, au bout d’une semaine environ j’eus mon plafond assuré ; et, comme ces poteaux étaient placés en rang, ils me servirent de cloisons pour distribuer mon logis.
Le 17. — À partir de ce jour jusqu’au vingtième, je posai des tablettes et je fichai des clous sur les poteaux pour suspendre tout ce qui pouvait s’accrocher ; je commençai, dès lors, à avoir mon intérieur en assez bon ordre.
Le 20. — Je portai tout mon bataclan2 dans ma grotte ; je me mis à meubler ma maison, et j’assemblai quelques bouts de planche en manière de dressoir, pour apprêter mes viandes dessus ; mais les planches commencèrent à devenir fort rares par-devers moi. Je me fabriquai aussi une autre table.
Le 24. — Beaucoup de pluie toute la nuit et tout le jour ; je ne sortis pas.
Le 25. — Pluie toute la journée.
Le 26. — Point de pluie ; la terre était alors plus fraîche qu’auparavant et plus agréable.
Le 27. — Je tuai un chevreau et j’en estropiai un autre qu’alors je pus attraper et amener en laisse à la maison. Dès que je fus arrivé je liai avec des éclisses3 l’une de ses
jambes qui était cassée.
Nota : J’en pris un tel soin, qu’il survécut, et que sa jambe redevint aussi forte que jamais ; et, comme je le soignai ainsi fort longtemps, il s’apprivoisa et paissait sur la pelouse, devant ma porte, sans chercher aucunement à s’enfuir. Ce fut la première fois que je conçus la pensée de nourrir des animaux privés, pour me fournir d’aliments quand toute ma poudre et tout mon plomb seraient consommés.
Les 28, 29 et 30. — Grandes chaleurs et pas de brise ; si bien qu’il ne m’était possible de sortir que sur le soir pour chercher ma subsistance. Je passai ce temps à mettre tous mes effets en ordre dans mon habitation.

1 Étançonner : renforcer, étayer.
2 Bataclan : attirail, bazar.
3 Éclisses : plaques de bois.

Texte B – Paul Valéry, La Jeune Parque et poèmes en prose, Histoires brisées, « Robinson », 1950

Le recueil des Histoires brisées rassemble des textes complètement rédigés, mais aussi des notes, des fragments, des commencements, des bribes de contes ou de poèmes en prose.

Robinson.
Solitude.
Création du loisir. Conservation.
Temps vide. Ornement.
Danger de perdre tête, de perdre tout langage.
Lutte. Tragédie. Mémoire. Prière de Robinson.
Imagine des foules, des théâtres, des rues.
Tentation. Soif du pont de Londres.
Il veut écrire à des personnes imaginées, embrasse des arbres, parle tout seul. Crises de rire. Peu à peu n’est plus soi.
Il se développe en lui une horreur invincible du ciel, de la mer, de la nature.
Murmures de la forêt.
Un pied nu.
Psaumes1 de Robinson (spécialisation des morceaux oppositions réalisation).
Murmures de la forêt.
Robinson au milieu des oiseaux, papegeais2, etc. Il croit entendre leur langage.
Tous ces oiseaux disent des sentences. Répétitions.
Les uns originaux.
Les autres répètent des vérités qui deviennent fausses par la répétition seule.
Le Robinson pensif.
(Manuel du Naufragé.)
Dieu et Robinson — (nouvel Adam) —
Tentation de Robinson.
Le pied marqué au sable lui fait croire à une femme.
Il imagine un Autre. Serait-ce un homme ou une femme ?
Robinson divisé — poème.
Coucher de soleil — Mer.
Le « Robinson pensif » — Système isolé.
— Le moment de la réflexion.
— Utilisation des rêves.
Théorie de la reconstitution. Les 3 doigts de références.
Mémoire.
De ce qu’il avait appris, ce qui demeure est ce qui convenait à sa substance.
Robinson
1) reconstitue des lectures.
2) les rejette.

Robinson reconstitue sans livre, sans écrit, sa vie intellectuelle. — Toute la musique qu’il a entendue lui revient — Même celle dont le souvenir ne lui était pas encore venu — revient. Sa mémoire se développe par la demande, et la solitude et le vide — Il est penché
sur elle. Il retrouve des livres lus — note ce qui lui en revient. Ces notes sont bien curieuses.
Enfin le voici qui prolonge et crée à la suite.

1 Psaumes : poèmes d’un livre de la Bible et, par la suite, poèmes religieux chantés.
2 Papegeais : perroquets.

Texte C – Michel Tournier, Vendredi ou les Limbes du Pacifique, chapitre 3, 1967

Au début du roman, Robinson récupère ce qu’il peut dans l’épave de la Virginie.

Les livres qu’il trouva épars dans les cabines avaient été tellement gâtés par l’eau de mer et de pluie que le texte imprimé s’en était effacé, mais il s’avisa qu’en faisant sécher au soleil ces pages blanches, il pourrait les utiliser pour tenir son journal, à condition de trouver un liquide pouvant tenir lieu d’encre. Ce liquide lui fut fourni inopinément par un poisson qui pullulait alors aux abords de la falaise du Levant. Le diodon, redouté pour sa mâchoire puissante et dentelée et pour les dards urticants qui hérissent son corps en cas d’alerte, a la curieuse faculté de se gonfler à volonté d’air et d’eau jusqu’à devenir rond comme une boule. L’air absorbé s’accumulant dans son ventre, il nage alors sur le dos sans paraître autrement incommodé par cette surprenante posture. En remuant avec un bâton l’un de ces poissons échoués sur le sable, Robinson avait remarqué que tout ce qui entrait en contact avec son ventre flasque ou distendu prenait une couleur rouge carminée extraordinairement tenace. Ayant pêché une grande quantité de ces poissons dont il goûtait la chair, délicate et ferme comme celle du poulet, il exprima dans un linge la matière fibreuse sécrétée par les pores de leur ventre et recueillit ainsi une teinture d’odeur fétide, mais d’un rouge admirable. Il se hâta alors de tailler convenablement une plume de vautour, et il pensa pleurer de joie en traçant ses premiers mots sur une feuille de papier. Il lui semblait soudain s’être à demi arraché à l’abîme de bestialité où il avait sombré et faire sa rentrée dans le monde de l’esprit en accomplissant cet acte sacré : écrire. Dès lors il ouvrit presque chaque jour son log-book pour y consigner, non les événements petits et grands de sa vie matérielle — il n’en avait cure —, mais ses méditations, l’évolution de sa vie intérieure, ou encore les souvenirs qui lui revenaient de son passé et les réflexions qu’ils lui inspiraient.

Une ère nouvelle débutait pour lui — ou plus précisément, c’était sa vraie vie dans l’île qui commençait après des défaillances dont il avait honte et qu’il s’efforçait d’oublier. C’est pourquoi se décidant enfin à inaugurer un calendrier, il lui importait peu de se trouver dans l’impossibilité d’évaluer le temps qui s’était écoulé depuis le naufrage de la Virginie. Celui-ci avait eu lieu le 30 septembre 1759 vers deux heures de la nuit. Entre cette date et le premier jour qu’il marqua d’une encoche sur un fût de pin mort s’insérait une durée indéterminée, indéfinissable, pleine de ténèbres et de sanglots, de telle sorte que Robinson se trouvait coupé du calendrier des hommes, comme il était séparé d’eux par les eaux, et réduit à vivre sur un îlot de temps, comme sur une île dans l’espace.

Il consacra plusieurs jours à dresser une carte de l’île qu’il compléta et enrichit dans la suite au fur et à mesure de ses explorations. Il se résolut enfin à rebaptiser cette terre qu’il avait chargée le premier jour de ce nom lourd comme l’opprobre1 « île de la Désolation ». Ayant été frappé en lisant la Bible de l’admirable paradoxe par lequel la religion fait du désespoir le péché sans merci et de l’espérance l’une des trois vertus théologales2, il décida que l’île s’appellerait désormais Speranza, nom mélodieux et ensoleillé qui évoquait en outre le très profane souvenir d’une ardente Italienne qu’il avait connue jadis quand il était étudiant à l’université d’York.

1 L’opprobre : la honte.
2 Vertus théologales : les vertus les plus importantes pour le salut chrétien : la foi, l’espérance, la charité.

Texte D – Patrick Chamoiseau, L’Empreinte à Crusoé, 2012

Le personnage du romancier martiniquais Patrick Chamoiseau ignore tout de son identité et de ses origines (il n’est pas sûr de s’appeler Robinson Crusoé). Au début du roman, alors qu’il est déjà dans l’île depuis vingt ans, il revient sur le rivage où il a repris conscience après le naufrage et se remémore les premiers temps de sa vie solitaire.

[…] les objets rapportés de l’épave alimentèrent mes imaginations d’une dimension occidentale, j’étais prince, castillan1, chevalier, dignitaire de grande table, officier de légions ; j’allais entre des châteaux, des jardins de manoirs, traversais d’immenses salles habillées de velours ; déambulais sur des pavés crasseux, dans des ruelles jaunies par des lanternes huileuses ; longeais des champs de blé qui ondoyaient sans fin au pied de hauts remparts…; mais des images étranges surgissaient des trous de ma mémoire : vracs de forêts sombres dégoulinantes de mousses, des villes de terre auréolées de cendres et de jasmin, dunes de sable avalant l’infini, falaises recouvertes d’oiseaux noirs battant des ailes cendreuses ; ou bien des cris de femmes qui mélangeaient l’émotion de la mort à des chants d’allégresse… ; à cela s’ajoutait un lot d’étrangetés qui semblaient remonter de ma substance intime — … l’arrivée d’un chacal qui embarrasse des dieux… des lézards noirs et blancs qui tissent des étoffes… des jumeaux dans une calebasse de mil… bracelets de prêtres cliquetant autour d’un masque à cornes… —, mais elles étaient tellement incompatibles avec l’ensemble de mes évocations que je les mis au compte d’un résidu de souvenirs appartenant à quelque marin vantard que j’aurais rencontré ; de fait, reliées ensemble, mon imagination à partir des objets et ma mémoire obscure ne faisaient que chaos : toute possibilité de mettre au clair mon origine réelle disparaissait alors ;

*

quoi qu’il en soit, ces chimères ne durent pas être probantes ; à mesure que j’affrontais la puissance ennemie qu’étaient cette île et son entour, il m’arriva de défaillir au point d’admettre cette absence d’origine personnelle ; abandonnant toute consistance, je m’imaginais crabe, poulpe dans un trou de poulpe, petit de poulpes dans une engeance de poulpes ; je me retrouvais à faire le crapautard2 dans les bulles d’une vase ; mais le pire surgissait lorsque j’atteignais le point fixe d’une absence à moi-même : mon regard alors ne se posait sur rien, il captait juste l’auréole photogène3 des choses qui se trouvaient autour de moi ; je me mettais à renifler, à grogner et à tendre l’oreille vers ce qui m’entourait ; dans ces moments-là, je cheminais avec la bouche ouverte dégoulinante de bave, et je me sentais mieux quand mes mains s’associaient à mes pieds dans de longues galopades ; puis je m’en sortais (allez savoir comment !) et, pour sauvegarder un reste d’humanité, je revenais à ces fièvres narratives qui allaient posséder mon esprit durant de longues années ; je n’avais rien trouvé de mieux que de m’inventer ma propre histoire, de m’ensourcer dans une légende ; je me l’écrivais sur les pages délavées de quelques épais registres sauvés de la frégate, avec le sentiment de la serrer en moi, à portée d’un vouloir ; sans doute jaillissait-elle d’un ou de deux grands livres restés enfouis dans mon esprit ; des livres déjà écrits par d’autres mais que je n’avais qu’à réécrire, à désécrire, dont je n’avais qu’à élargir l’espace entre les phrases, entre les mots et leurs réalités, pour les remplir de ce que je devenais sans vraiment le savoir, et que j’aspirais à devenir sans être pour autant capable de l’énoncer ; [… ]

1 Castillan : habitant de la Castille, en Espagne (le nom de cette région vient du mot « castillo », petit château).
2 Crapautard : mot inventé combinant « crapeau » et « têtard ».
3 Photogène : qui génère de la lumière, luminescent.

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Amélie Vioux

Professeure et autrice chez hachette, je suis spécialisée dans la préparation du bac de français (2nde et 1re).

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28 commentaires

  • J’ai choisi d’utiliser les mots et d’en former un tout, c’est à dire un récit narrativisé avec un début, une fin et un milieux.
    J’ai fait un récit à la première personne, et surtout (c’est aussi ça qui me fait peur) au présent, car je trouvais que c’était plus en écho avec le texte de Valery où les émotions sont données comme des mots qu’on vous jette brutalement. Mais, n’est-ce pas un peu risqué d’avoir utilisé le présent pour un récit ?
    Sinon, j’ai d’abord raconté les raisons qui ont fait que Robinson se retrouve sur une ile : j’ai parlé de » cris perçants, déchirant l’âme » d’une chute ect… En gros, le type était sur un bateau avec sa famille (seule sa mère est citée) puis un orage a éclaté, il est tombé. Le « Robinson. » de Valery, fait écho au « Robinson ! » de la mère du personnage.
    SAUT DE LIGNE.
    Puis bon, j’ai décrit globalement ses sentiments avec la solitude, notamment lorsque celui-ci pousse un cri et que « (il) ne trouva pour seule réponse que l’écho de (sa) voix », j’ai aussi parlé de la folie, l’espoir du rêve (qu’on retrouve dans un autre texte du corpus) car Robinson voit quelque chose briller par terre ET LA j’ai voulu faire une réécriture du mythe d’Ulysse et des iles, j’ai fait quelque chose du style « Serais-je donc l’heureux Ulysse découvrant les trésors enfouis d’anciennes civilisations ?! » fin’ mon narrateur s’inscrit un peu comme un personnage de roman moderne mais assez archétype car il est riche et (autre réécriture) « se perd souvent dans les bras de quelques Calypso » . Bref, j’ai également parlé de la prière, (il précise qu’il est à demi croyant) mais mon problème, c’est surtout la fin sur laquelle je butte pas mal car j’ai d’abord dit qu’il était trop fière pour laisser l’ile le tuer (Car j’ai aussi dit par le fait qu’il soit seul, qu’il pense que l’ile est maudite et que toute personne y posant les pieds est condamnée à disparaitre) et que donc il préférait « se déchirer le coeur de ses propres mains » et « entrer dans l’antre d’Hardés » plutôt que de céder à la nature et à l’ile. Et pourtant quelques lignes plus tard il s’allonge sur le sable, le soleil en pleine face pensant qu’il va probablement mourir dans la journée (ou la nuit) mais il n’est pas dit « je vais me laisser mourir » de façon explicite. C’est juste qu’à la fin j’ai écrit quelque chose d’un style « peut-être embarquerai-je demain pour le bateau ivre de la mort » (Réecriture de Rimbaud) et j’ai fini avec cette phrase « je ne regrette rien de ma vie, sauf peut-être d’avoir donnée à la plus merveilleuse des mères le plus terrible des enfants » (C’est la dernière phrase du récit.).
    Bref, j’ai peur que mon personnage ne soit pas assez réaliste, surtout avec la fin ! Qu’en pensez-vous ? En soit, il fait 4 pages.
    Merci d’avance !

    Autre question très importante qui me fait VRAIMENT STRESSER !
    Je n’ai pas traité les vers dans l’ordre, cela peut-il être (très) pénalisant ? & la modernité de mon personnage peut-elle elle aussi nuire à l’obtention d’une note correcte ?

    Merci d’avance !
    EdenB

    • Bonjour Eden,
      Tu n’as pas à te faire de souci s’agissant de l’emploi du présent : c’est tout à fait acceptable et vous n’aviez pas d’indications t’obligeant à écrire un récit au passé. Un Robinson moderne n’est pas non plus pénalisant. Reste qu’il m’est impossible de juger de la qualité de ton écriture d’invention sans la lire intégralement, d’autant plus que l’invention est un sujet dont la notation est un peu plus subjective. Tu as tout de même l’air d’avoir une belle plume. Alors ne stresse plus : les dés sont jetés et il faut mieux attendre les résultats patiemment maintenant.

  • J’ai pris le commentaire :
    1, réécriture du texte
    2, etude du personnage
    3, un point de vue de l’auteur sur les fonction de l’ecriture

    ça fonctionne ?

    • Bonjour Christine,
      Cela ne me semble pas très clair, surtout le I, mais il n’est pas possible de juger sans voir l’intégralité du devoir, ce genre de plan ne montrant pas grand chose. Ne paniquez pas, vous aurez vos notes bientôt ! 🙂

  • alors voila , moi j’ai choisie l’ecriture d’invention par manque de temps . et je pense m’etre completement trompée puisque j’ai reecrit les 8 lignes mais je n’ai pas reutilisé tous les mot qui etaient donnés . mon robinson vie une tragedie mais je n’ai pas ecris le mot dans ma copie . Et j’ai fais cela pour presque tous les mots ! est-ce tres grave ou je peux esperer avoir la moyenne

  • Bonjour Amélie et merci encore pour votre site qui regorge d’informations, j’aimerais beaucoup savoir si mon plan de dissert vous semble bon car j’ai eu du mal à cerner la problématique:

    Intro: citation de Hennig « Tout texte n’est jamais que l’empreinte d’un autre »

    I Au premier abord, tout texte semble ne pouvoir se libérer de l’héritage des Anciens
    1) car l’empreinte du passé est partout, les mythes fondateurs orientent la littérature, organise ses thèmes de réflexion.
    Ex: Les récits d’Homère l’Odysée, l’Iliade repris par Joyce
    Ex: Les héros des tragique grecs repris par les dramaturges du XXe siècle tel Anouilh avec Antigone

    2)car à certaines époques, l’imitation est préconisée
    Ex: Pléiade, l’innutrition, imitation de Pétrarque, Horace ou Pindare
    Ex: Epoque classique, Boileau Art Poétique => Molières trouve ses sources chez Plaute, Ménandre ou Aristophane, Racine chez Tacite

    3) parce que un écrivain nourrit nécessairement son œuvre grâce à son expérience de lecteur
    Ex: Céline qui imite le style de Rabelais dans Voyage au bout de la nuit

    II-Pourtant l’innovation est possible
    1) On peut innover dans les thèmes, les sujets choisis
    Ex: Réalistes qui écrivant sur le prolétariat notamment Zola dans l’Assommoir alors que cela ne se faisait pas auparavant ou Balzac quand il décrit la pension Vaquer
    2) Ont peut innover dans le style
    Ex: Poètes de l’Esprit nouveau tels Cendrars ou Apollinaire qui utilisent le vers libre pour donner plus de fluidité
    3) Ont peut innover en brisant les codes établis
    Ex: Théâtre romantique: bataille d’Hernani rapprochement avec la querelle des anciens et des modernes

    III-Finalement, la réécriture est une voie à la nouveauté, à l’originalité
    1) En imitant d’autres auteurs, l’écrivain s’exerce pour créer son propre style
    Ex: Pastiches et mélanges de Proust
    2)Un écrivain peut donner un nouveau sens à un mythe, une ré-interprétation
    Ex: Don Juan de Camus : l’homme existentialiste
    Ex: Antigone d’Anouilh où auteur aborde la raison d’état à travers le personnage de Créon
    3)En manipulant les œuvres déjà existantes, on peut créer des œuvres originales
    Ex: l’Oulipo qui pratique le collage ou l’alexandrin greffé cf. Queneau Les Fleurs Bleues

    • Beaucoup d’élèves littéraires semblent avoir mal compris la question…Je vais vous proposer un petit corrigé également, mais il ne faut pas boire les corrigés comme paroles d’évangile, ce ne sont que des indicateurs.

  • Bonjour Amélie peux tu me dire si ma problématique pour le commentaire est correcte?

    En quoi ce texte est-il déroutant ?
    I- la remémoration …
    II-…associée à un univers imaginaire.

  • Coucou Amelie,
    Tout d’abord merci pour ton site qui m’a permis d’avoir une assez bonne structure pour le commentaire de texte. Mais je crois que j’ai fait un plan skizophrene … avec pour axe « Comment deux états opposé (en l’occurrence la folie et la raison) s’alient our la reecriture d’un texte? ». J’ai un peu de m’etre plante…qu’en pense tu ? Les corriges types m’on fait vraiment peur !

  • Bonjour, j’ai choisis le commentaire.. j’ai peur du résultat.. j’ai trouvé quelque chose du genre
    I) L’absence d’identité
    A) Imagination et Incertitude
    B) Le comportement animal
    II) L’importance de l’écriture
    A) Une sorte d’échappatoire
    B) Le portrait implicite de l’auteur

    Est ce un bon plan? :S

  • Je l’ai complètement, mais alors complètement, raté.
    Pourtant le français c’est mon truc, je comptais entrer en prépa littéraire après le bac (c’est mort maintenant).
    J’étais tétanisée par le stress. Je suis passée complètement à côté de la question de corpus : pour moi, le sujet nous invitait à y répondre texte par texte, et visiblement non. D’autant que j’ai fait hors-sujet : je n’ai pas répondu à la question (que je ne comprends toujours pas d’ailleurs, et c’est bien la première fois). Et alors qu’en écriture d’invention je suis abonnée aux 17/18 j’ai opté pour la dissertation (mon point faible). Résultat : un plan qui tient la route mais ne répond pas à ma problématique qui, de toutes façons, était bidon, et, je le crains, là aussi hors sujet.
    Ça fait deux ans que je travaille pour une bonne prépa, et je viens de voir tous mes efforts anéantis en quatre heures. Youhou. 😥

    • Bonjour Okuni,
      Ne t’inquiète pas, les prépas ne te choisissent pas uniquement en fonction de tes notes au bac de français. Tout le dossier est pris en compte ainsi que les notes au bac dans les autres matières (oral de français, philosophie, langues etc). Autant dire qu’une mauvaise note à l’écrit du bac de français n’est pas suffisant pour te fermer les portes d’une bonne prépa !

  • Après avoir relu ce que j’avais écrit,je me suis aperçue que j’avais fait la réécriture de 7 lignes au lieu de 8 !
    Est-ce que c’est grave Amélie ? 😯 Je stresse un peu maintenant ! Est-ce que je peux t’envoyer ce que j’ai écrit pour que tu me dises ce que tu en penses ?

    • Il manque du coup un petit bout à ton écriture d’invention mais ce n’est pas gravissime. Ce n’est pas cela qui t’empêchera d’obtenir une note correcte si tu as fait une bonne écriture.

  • J’ai complètement raté mon écrit de français corpus (2 pages) et commentaire sur L’Empreinte à Crusoé de Chamoiseau (4 pages introduction+problématique+ plan en deux parties+ deux sous-parties+conclusion+ouverture) … espérons comme même avoir une note au alentour de 11/20 et encore … les fautes d’orthographes qui te font perdre 2 points … J’ai l’impression d’avoir beaucoup révisé pour au final avoir une mauvaise note, j’ai vraiment pas de chance 🙁 (Est-ce qu’il y a des personnes qui sont dans le même cas que moi?)

  • En même temps, le sujet n’était pas si simple … Le texte de Chamoiseau manquait de figures de style … J’envie les S et ES et leurs figures maternelles du roman 😳 !!

  • Moi aussi j’ai finalement opté pour le sujet d’invention ! Un choix intéressant puisque j’ai poussé mon Robinson à écrire des poèmes pour « passer » le temps ! J’ai pu ainsi faire preuve de tout mon savoir sur le sujet, et notamment du « Spleen’ de Baudelaire, un état similaire de Robinson qui plonge dans la solitude et la souffrance, et pour le cadre festif, j’ai repris « Les Ponts » !! 😛 Après j’espère ne pas être plongé dans le Hors-sujet … 😕

    • Hum,moi je l’ai retranché dans ses espoirs,ses désolations,et la très minime possibilité de retrouver son ancienne vie.
      Amélie,serait-il possible que je poste mon écriture d’invention pour que tu me dises ce que tu en penses ? 😳

      • Poster ton écriture d’invention … ? Tu as donc fait un brouillon ! Eh bah au moins t’en as eu du temps, moi j’ai fini les dix dernières minutes … :mrgreen:

        • Oui,j’ai presque tout fait au brouillon. Et je suis partie 1h avant. Mais bon,vu que j’ai oublié 1 ligne à mon écriture…
          Tiens,je te la poste si tu veux me dire ce que tu en penses ^^

          Robinson. C’est mon nom; du moins,je le pense. Je n’en suis pas certain. Comment pourrais-je en être sûr,quand il n’existe rien pour me le rappeler ?
          Solitude. C’est le mot prédominant dans ma vie,sur cette île,dans ce monde,dans ce monde qui est le mien. Malheureusement.
          Que puis-je faire ici,à part créer ? Mais créer quoi ? me direz-vous. Créer un monde nouveau,simple. Heureux. C’est conserver ce qu’il me reste de vivant.
          La création d’un loisir,qui fait passer le temps. Le temps vide,ennemi du survivant. La nuit est interminable,je peux compter les étoiles qui dansent,joyeuses,devant mes yeux. Mes yeux usés par le soleil étouffant du jour sans fin. Je peux alors compter les nuages. Les nuages qui se moquent. Qui se moquent de la chose étalée sur le sable,chose à demi-morte, chose à demi-nue,inspirant et expirant l’air iodé, amer et dur.
          Les nuages se moquent de moi,car tout comme moi,ils ont le temps. Mais à quoi sert ce temps quand il est vide ? Simple décoration invisible d’une île suspendue,suspendue hors du temps. Ce n’est qu’un ornement.
          A trop vouloir penser et créer,je vais perdre la tête.
          A trop rester oisif et las,je vais aussi perdre la tête.
          Alors,quitte à choisir,puisque c’est une chose que je peux encore faire,autant perdre la tête à rêver et à imaginer.
          En écrivant,au moins,je ne perdrais pas la faculté de parler.
          Je dois lutter. Lutter pour quoi ? me demanderez-vous encore.
          Lutter pour…
          lutter pour…
          pour…
          je ne sais pas.
          A quoi bon lutter quand ne connaît même pas son but.
          Tragédie. Cela résume ma vie ici. J’imagine les gens me regardant si ma vie était une pièce de théâtre. Auraient-ils pitié ? Riraient-ils de moi,de ma désolation,de mon abandon ?
          De ce qu’il me reste de ma mémoire,les gens ne rient pas lors d’une tragédie. Non. Ils pleurent. Peut-être alors les gens pleureraient en me voyant. Peut-être même qu’ils prieraient.
          La Prière de Robinson.  » A toi seul qui puisse l’aider,fais que sa misère soit effacée. Ramène-le parmi les vivants,qu’il puisse revivre ici et maintenant.  »
          Des foules fouleraient le sol des églises,on prierait pour moi comme on le ferait pour son enfant mourant.
          Alors,ensemble ils seraient là. Là pour prier. Pour prier pour Robinson. Les théâtres feraient salle comble. On y viendrait pour voir,pour voir la vie de Robinson. Pour voir sa tragédie. Alors,sorti du théâtre,on retournerait à l’église,car il faut prier pour ce pauvre Robinson. Alors,sorti de l’église,on discuterait ans la rue,on discuterait de ce pauvre Robinson.
          Les femmes se demanderaient entre-elles :  » Avez-vous prié pour ce pauvre Robinson ? »
          Et les hommes diraient entre-eux : « Un pauvre homme ce Robinson,pas de chance. Doit pas être bien heureux là-bas.

          Et la vie reprendrait son cours. Elle reprendrait là où elle avait commencé,avant l’histoire de ce pauvre Robinson.
          Parce qu’après tout,qui de tout ceux-là sait que Robinson existe ? Qui sait que j’existe,ici,seul,et mourant ?

          Et donc,il me manque la dernière ligne… 😥

          • Pas mal, pas mal ! J’aime bien les parallélismes, les personnifications du ciel 😆 après tu aurais peut-etre dû développer un peu plus l’état de la création du loisir. Pour ma part, c’est un des piliers centrals de mon récit : la poésie 😀 Mais bon, je trouve que tu as quand meme bien écrit 🙂

  • Un sujet qui m’a bien plu,même si je m’attendais fortement à la poésie. J’ai choisi l’écriture d’invention qui m’a beaucoup inspirée. En espérant que les résultats soient bons ! :mrgreen:

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