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Voici une fiche de lecture complète (avec résumé et analyse) des Entretiens sur la pluralité du monde de Bernard Le Bouyer de Fontenelle, au programme du bac de français avec le parcours « Le goût de la science » .
Cet ouvrage d’astronomie écrit sur le ton de la conversation mondaine et de la galanterie réalise le programme du classicisme : plaire et instruire.
Il témoigne du goût extraordinaire pour la science en ce XVIIème siècle qui explore l’infiniment grand et l’infiniment petit. Par sa foi dans le progrès et sa critique des croyances irrationnelles, Fontenelle annonce déjà le siècle des Lumières.
Qui est Fontenelle ?
Bernard Le Bouyer de Fontenelle, né à Rouen en 1657, fait des études de droit mais délaisse rapidement le barreau pour les salons mondains où son esprit vif et galant se fait apprécier.
Il s’essaie à divers genres littéraires : poésie, comédie, opéra, tragédie, roman précieux, mais ce sont surtout deux ouvrages qui le font passer à la postérité : Entretiens sur la pluralité des mondes (1686), œuvre de vulgarisation scientifique, et L’Histoire des Oracles (1687), essai dans lequel il combat les idées reçues et les croyances irrationnelles liées à la tradition.
Ardent défenseur du progrès, il se range du côté des Modernes dans la fameuse querelle des Anciens et des Modernes qui agita les milieux littéraires à la fin du XVIIème siècle.
Comment résumer Entretiens sur la pluralité des mondes ?
Premier soir : que la terre est une planète qui tourne sur elle-même et autour du soleil.
Par une belle nuit de lune, Fontenelle se promène avec la marquise de G. et évoque rêveusement « tous ces mondes ». Intriguée, la jeune femme l’interroge. Ainsi débute le premier entretien.
Fontenelle défend une conception mécaniste de l’univers, inspirée de Descartes : l’univers fonctionne comme une machine régie par des lois physiques immuables. Il s’oppose ainsi aux cosmologies antiques et à ceux qui « croient en une espèce de magie » concernant l’univers.
Il expose ensuite à la Marquise les recherches de Copernic, qui a défendu l’héliocentrisme : la Terre tourne autour du Soleil, et non l’inverse. Cette découverte, souligne-t-il, a « rabattu la vanité des hommes, qui s’étaient mis à la plus belle place de l’univers
».
Deuxième soir : que la lune est une terre habitée
Lors du deuxième entretien, Fontenelle imagine la Lune habitée, ce qui étonne la marquise.
En scientifique, Fontenelle défend pourtant cette hypothèse et s’amuse à inverser les perspectives : si des habitants de la lune existaient, ils parleraient de « pleine terre » ou de « nouvelle terre » comme les terriens évoquent la pleine Lune ou la nouvelle Lune.
Puis Fontenelle explique à la Marquise le phénomène des éclipses et tourne en dérision les superstitions qui les entourent. Après avoir évoqué le savant Cassini qui a cartographié la lune, Fontenelle loue les progrès techniques qui rendront possibles, selon lui, l’exploration de ces planètes inconnues.
Troisième soir : particularités du monde de la lune. Que les autres planètes sont habitées aussi.
Fontenelle revient sur sa supposition de la veille : la topographie de la lune pourrait bien la rendre inhabitable.
Voyant la Marquise déçue, il lui propose de « repeupler » la lune en explorant de nouvelles hypothèses. Il revient notamment sur la « lunette », constituée par l’atmosphère, qui nous empêche de voir l’univers tel qu’il est vraiment. Les hypothétiques habitants de la lune, dotés d’une lunette différente, ne voient pas le monde de la même manière.
La Marquise est fascinée par cette variété de points de vue et se laisse entraîner dans un voyage imaginaire et scientifique « de planète en planète » où chaque astre pourrait abriter la vie.
Quatrième soir : particularité des mondes de Vénus, de Mercure, de Mars, de Jupiter et de Saturne.
Fontenelle poursuit son voyage imaginaire à travers ces planètes et expose la théorie des tourbillons de Descartes. Selon cette conception, l’univers serait rempli d’un fluide en rotation dont les tourbillons expliqueraient le mouvement des planètes.
Cinquième soir : que les étoiles fixes sont autant de soleils dont chacun éclaire un monde.
Fontenelle et La Marquise évoquent les étoiles comme autant de soleils autour desquels gravitent d’autres planètes. Face à cette immensité, la jeune femme est saisie de vertige tandis que Fontenelle se réjouit de cet univers ouvert et infini. Il enchaîne ensuite sur une explication scientifique des comètes et du déclin des étoiles.
Sixième entretien : nouvelles pensées qui confirment celle des entretiens précédents. Dernières découvertes qui ont été faites dans le ciel.
La Marquise confie s’être heurtée à l’incrédulité de deux connaissances après avoir évoqué la pluralité des mondes. Fontenelle lui rappelle qu’« on ne persuade pas facilement les hommes de mettre leur raison en la place de leurs yeux
».
Puis il évoque le mouvement perpétuel de l’univers, où « tout change », et critique le goût du merveilleux, cette « très ancienne maladie des hommes », qui les empêche d’adopter une vision scientifique du monde.
Quels sont les thèmes importants dans Entretiens sur la pluralité des mondes ?
La science
Les Entretiens sont avant tout un ouvrage de vulgarisation scientifique.
Fontenelle y convoque les grandes figures savantes de son époque – Tycho-Brahé, Cassini, Copernic, Descartes – et, en pédagogue, se fait l’écho des grands débats scientifiques de son temps, notamment la théorie des tourbillons de Descartes ou la question des comètes.
L’auteur déplore le goût pour le merveilleux qui empêche les hommes de poser un regard scientifique sur le monde : « Assez de gens ont toujours dans la tête un faux merveilleux enveloppé d’une obscurité qu’ils respectent. Ils n’admirent la nature que parce qu’ils la croient une espèce de magie où l’on n’entend rien.
»
Pour lui, l’univers s’apparente à un théâtre à machines dont il faut dévoiler les rouages, ce qu’il illustre à travers la métaphore de l’Opéra : « je me figure toujours que la nature est un grand spectacle qui ressemble à celui de l’Opéra (…) on cache à votre vue ces roues et contrepoids qui font tous les mouvements
» .
Le philosophe a ainsi pour vocation de lever le rideau et révéler la machinerie de l’univers.
Le Progrès
Au XVIIᵉ siècle, la Querelle des Anciens et des Modernes anime les milieux littéraires. Elle oppose les Anciens, qui considèrent l’Antiquité comme un modèle indépassable aux Modernes, qui souhaitent une littérature de divertissement ouverte à de nouveaux genres (opéra, conte…).
Si ce débat concerne d’abord la littérature et les arts, Fontenelle l’étend au domaine scientifique. Ainsi, l’Antiquité correspond à l« âge du merveilleux », associé à la superstition, tandis que « Descartes et quelques autres modernes », qui ont imposé une approche rationnelle du monde, sont valorisés.
Sa foi dans le progrès transparaît dans l’usage du champ lexical de la croissance : le monde « se développe peu à peu » et se trouve « augmenté », grâce aux avancées scientifiques.
Fontenelle ne doute pas que les hommes parviendront à explorer d’autres planètes. Selon lui, l’histoire suit une évolution comparable à la vie d’un être humain : l’Antiquité correspond à l’enfance de l’humanité, tandis que le XVIIᵉ siècle marque l’âge de raison – d’où son assertion selon laquelle « les Anciens étaient jeunes auprès de nous ».
L’imagination
Tout n’est pas scientifique dans les Entretiens sur la pluralité des Mondes, loin de là.
Le cadre n’a rien d’un laboratoire : il s’agit d’un parc, un soir d’été, où un homme et une femme échangent dans une atmosphère galante.
Le crépuscule correspond davantage à un moment de rêverie et de méditation que d’expérimentation scientifique. L’atmosphère créée par Fontenelle nous éloigne donc du sérieux d’un cabinet scientifique.
La méthode de raisonnement elle-même est d’ailleurs moins scientifique qu’il n’y paraît. Fontenelle recourt souvent à la comparaison, comme lorsqu’il justifie la possibilité d’une présence humaine sur la Lune en s’appuyant sur l’exemple de Paris et Saint-Denis, ou lorsqu’il établit une analogie entre les raisonnements mathématiques et l’amour : « les raisonnements mathématiques sont faits comme l’amour…
».
De même, il invite la Marquise à voyager de planète en planète, non pas à l’aide d’une lunette astronomique, mais par le truchement de l’imagination. Il ne lui demande pas tant de concevoir et de raisonner que d’imaginer : « Imaginez-vous notre Europe, notre Asie …
» .
Quelles sont les caractéristiques de l’écriture de Fontenelle ?
Conformément à l’idéal classique, Fontenelle cherche à plaire et instruire.
Le genre des Entretiens se prête particulièrement bien à cet objectif. La Marquise, qui aime le romanesque, est comme une page blanche découvrant le monde tandis que Fontenelle adopte le rôle du précepteur qui initie son élève aux découvertes scientifiques.
Mais au-delà d’instruire, il s’agit surtout de plaire. Les personnages se promènent dans un parc, cadre propice à la « rêverie » et à l’imagination.
Les dialogues insufflent dynamisme et vivacité à une matière austère, tandis que les passages galants, voire précieux, abondent. Le choix du dialogue permet également de retrouver l’esprit des salons littéraires que fréquente Fontenelle, où brillent légèreté et traits d’esprit.
La Marquise manie d’ailleurs la répartie avec élégance, comme en témoigne cette remarque « J’aime la Lune de nous être restée, lorsque toutes les autres planètes nous abandonnent
» (Premier soir)
Que signifie le parcours « Le goût de la science » ?
Les Entretiens : un ouvrage scientifique
Les Entretiens relèvent tout d’abord d’un ouvrage scientifique.
La structure des Entretiens obéit d’ailleurs à une logique scientifique : partant de l’observation du parc et de la Terre (Premier Soir), Fontenelle s’intéresse ensuite à la Lune, satellite proche (Deuxième Soir), avant d’élargir son regard aux planètes plus lointaines (Quatrième Soir), puis aux étoiles fixes (Cinquième Soir).
Cette progression rappelle le mouvement de la lunette astronomique, utilisée en 1609, qui explore un univers de plus en plus vaste et illustre la curiosité scientifique et l’élan exploratoire en cette fin du XVIIème siècle.
Le goût de la science se manifeste également par le recours à une démarche hypothético-déductive. Fontenelle suppose la présence d’habitants sur les planètes, puis consacre le Second et Troisième Soir à examiner la validité de cette idée, à la manière d’une expérimentation scientifique. La Marquise, novice en astronomie, joue le rôle de double du lecteur, que Fontenelle initie progressivement aux savoirs de son temps.
L’ouvrage témoigne également d’une volonté de dresser un panorama des grandes avancées scientifiques de son époque. Fontenelle évoque ainsi l’héliocentrisme de Copernic (Premier Soir), la théorie des tourbillons de Descartes (Quatrième Soir), ou encore les réflexions de Bayle sur les comètes (Cinquième Soir). En quelques pages, il offre un aperçu des découvertes majeures du XVIIème siècle et illustre l’exceptionnel engouement de son époque pour la science.
Le moteur des Entretiens demeure le plaisir
Mais le moteur des Entretiens demeure le plaisir.
Fontenelle ne dissocie pas la quête de la connaissance de celle de l’amour : dès le début, il assimile ces deux désirs en déclarant : « une blonde comme vous me ferait encore mieux rêver que la plus belle nuit du monde, avec toute sa beauté brune
». La nuit fait ainsi l’objet d’une investigation intellectuelle, tandis que la beauté de la Marquise suscite une quête amoureuse. Connaissance et amour s’imposent tous deux comme des objets de désir.
Pour Fontenelle, la science demeure avant tout une source de plaisir, comme en témoigne l’emploi récurrent du terme « riant ». Les considérations sur les planètes et leurs habitants relèvent davantage de l’imaginaire que de la rigueur scientifique. Ainsi, il affirme : « je me suis mis dans la tête que chaque étoile est un monde. Je ne jurerais pas pourtant que ce fût vrai, mais je le tiens pour vrai, parce qu’il me fait plaisir à le croire
» (Premier Soir). L’inversion est frappante : le plaisir prime sur la vérité et dicte sa vision du monde. De même, Fontenelle propose à la Marquise de repeupler la lune pour son plaisir : « Je ne laisserai donc pas la Lune déserte, repris-je, repeuplons-la
pour vous faire plaisir » (Troisième Soir). Le peuplement de la lune ne répond donc pas à une vérité scientifique mais au bon plaisir de la Marquise.
L’écriture galante de Fontenelle confine même parfois au libertinage, comme le suggère cette réplique teintée de sous-entendus : « Je ne vous connaissais pas de pareils emportements, repris-je ; c’est dommage qu’ils n’aient que les tourbillons pour objet
» (Quatrième Soir).
Tu étudies Entretiens sur la pluralité des mondes ? Regarde aussi :
- Fables, La Fontaine : fiche de lecture
- Les Essais, Montaigne : fiche de lecture
- Fontenelle, la dent d’or (commentaire)
- Pensées, Pascal (analyse linéaire)
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