Thérèse Desqueyroux de Mauriac : résumé et analyse

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résumé de thérèse desqueyroux de mauriacVoici un résumé chapitre par chapitre du roman Thérèse Desqueyroux de François Mauriac.

 Thérèse Desqueyroux : résumé

Chapitre 1

Thérèse, son avocat et le père de Thérèse, M. Larroque, sortent du palais de Justice. Thérèse était accusée d’avoir empoisonné son mari, mais, faute de preuves, un non-lieu a été prononcé.

Le père de Thérèse et l’avocat discutent sans faire attention à la jeune femme. Nous comprenons que M. Laroque est préoccupé par les possibles répercussions de cette affaire sur sa carrière politique.

Les deux hommes conduisent Thérèse à la calèche qui la mènera jusqu’à la gare. Elle prendra alors un train pour Argelouse, où l’attend son mari Bernard.

M. Larroque rappelle fermement à sa fille qu’elle doit obéir à son mari et être avec lui « comme les deux doigts de la main ». C’est la seule option possible pour éviter les rumeurs.

Analyse du chapitre 1 : Dans ce premier chapitre, nous comprenons que M. Larroque, absorbé par sa carrière politique, ne porte aucun intérêt à sa fille. Sa phrase préférée – « Toutes des hystériques quand elles ne sont pas des idiotes » – souligne son mépris des femmes.

Chapitre 2

Dans la calèche qui la mène à la gare de Nizan, Thérèse est épuisée. Elle songe à la vie qu’elle va devoir reprendre avec son mari Bernard. Elle imagine alors un Bernard capable de la comprendre et de lui pardonner son geste.

Elle décide d’utiliser le temps de son trajet pour préparer sa confession. Mais Thérèse se rend compte de la difficulté de sa tâche : elle ne connaît pas elle-même les raisons profondes qui l’ont poussée à empoisonner son mari.

La gare de Nizan lui rappelle Anne de la Trave, son amie d’enfance et demi-sœur de Bernard, qu’elle retrouvait l’été à Argelouse. Elle se rappelle cette période comme la plus pure et la plus heureuse de sa vie.

Analyse du chapitre 2 : Notez la structure complexe du roman. C’est durant son trajet en train que Thérèse revient sur son passé, évoquant ses souvenirs (des chapitres 2 à 9). A partir du chapitres 9, le récit reprendra un ordre chronologique.

Chapitre 3

Thérèse Desqueyroux songe à Argelouse, un hameau entouré de landes et de marécage. Sa mère, morte en couche, y possédait une métairie. Thérèse y passait ses étés avec sa Tante Clara. La deuxième métairie du hameau appartenait aux Desqueyroux. L’idée de marier Thérèse et le fils Desqueyroux semblait alors toute naturelle : cela permettait de rassembler les propriétés.

Pourquoi Thérèse a-t-elle épousé Bernard ? Plusieurs raisons s’entrecroisent : l’envie de devenir la belle-sœur de son amie Anne, de devenir propriétaire des deux mille hectares de Bernard, mais aussi l’envie de trouver sa place, de prendre son rang, d’entrer dans un ordre familial.

Analyse du chapitre 3 : Thérèse s’est mariée pour entrer dans un ordre familial; pourtant, elle ne pourra se résigner longtemps à tenir le rôle de « femme de la famille ». C’est l’oppression familiale et la sensation de « perdre toute existence individuelle » avec la mariage qui la pousseront à se rebeller.

Chapitre 4

Thérèse se souvient de son mariage, un « jour étouffant » qui lui donne l’impression de s’être perdue et éloignée d’Anne.

Les relations charnelles avec Bernard sont désagréables; elle apprend à feindre le plaisir malgré le dégoût que lui inspire l’intimité avec son mari.

Durant son voyage de noces, elle reçoit plusieurs lettres d’Anne qui lui fait part de son amour pour un jeune homme nommé Jean Azévédo. Thérèse déchire et jette les lettres enflammées d’Anne.

Dans le même temps, la mère de Bernard écrit à son fils lui demandant d’intervenir pour empêcher toute liaison entre Anne et Jean Azévédo. En effet, le jeune homme est juif et serait atteint de tuberculose. Or la famille Dequeyroux destine Anne à épouser le fils Deghuilhem, un riche propriétaire de pins.

Thérèse est jalouse d’Anne : cette dernière, en étant amoureuse, vit un bonheur qu’elle ne connaîtra jamais avec Bernard. Elle est décidée à dissuader Anne d’épouser Jean Azévédo.

 Analyse du chapitre 4 : Ce chapitre nous révèle le fonctionnement des familles bourgeoises : elles forment un monde clos dont les valeurs fondamentales sont la respectabilité et la propriété. Les mariages sont ainsi des mariages de propriétés et non d’amour. Tout personnage qui déshonorerait la famille – comme c’est le cas du jeune Azévédo – doit être écarté.

Quant à Thérèse, nous découvrons la jalousie qui la ronge. Comme poussée par une force destructrice, elle se range immédiatement du côté de la famille afin de ruiner le bonheur d’Anne.

Chapitre 5

La famille Desqueyroux enferme Anne dans la propriété familiale pour qu’elle n’entre plus en contact avec Jean Azévédo.

La jeune fille souffre terriblement de la situation, mais Thérèse, jalouse, se range du côté de la famille et réussit à convaincre la jeune fille de partir en voyage avec sa mère. Elle lui promet d’entrer en contact avec Jean Azévédo durant son absence.

Thérèse est enceinte mais ressent de la peur face à cette créature dans son ventre qu’elle ne désire pas.

Chapitre 6

Après le départ d’Anne et de ses parents, Thérèse et Bernard restent à Argelouse. Bernard est souffrant; il se pense cardiaque et craint de mourir.

Thérèse finit par rencontrer Jean Azévédo. Ce dernier lui révèle qu’il n’a aucune intention d’épouser Anne : il souhaitait juste lui faire découvrir les joies d’une passion amoureuse avant qu’elle ne rejoigne la « morne existence » de provinciale à laquelle sa famille la destine. Thérèse est charmée par cet homme cultivé et passionné.

Analyse du chapitre 6 : Jean Azévédo est un parisien cultivé et volubile qui fascine son auditoire. Il incarne une idée de liberté.

Chapitre 7

Bernard, qui s’est rendu chez un spécialiste à Bordeaux, est anémique : on lui a prescrit un traitement à l’arsenic.

Thérèse aide Jean à écrire une lettre de rupture destinée à Anne. Les deux jeunes gens se rapprochent. Jean exhorte Anne à se libérer du carcan familial et de sa petite vie provinciale.

Jean quitte Argelouse pour retourner à Paris. Deux jours après son départ, Anne fait irruption à Argelouse. Elle a échappé à la surveillance de ses parents après avoir reçu la lettre de Jean. Elle souffre terriblement et accuse Thérèse de l’avoir trahie. Bernard se réveille et reproche violemment à sa jeune sœur son comportement. Sentencieux, il l’enferme dans sa chambre, conformément aux décisions familiales.

 Analyse du chapitre 7 : Jean exerce une forme de fascination sur Thérèse et contribuera, par contraste, à lui rendre son mari encore plus odieux. Quant à l’enfermement d’Anne par Bernard, il préfigure déjà la future séquestration de Thérèse.

Chapitre 8

Thérèse écrit à Jean mais ne reçoit aucune réponse.

Tous les regards sont tournés vers l’enfant qu’elle porte. Thérèse se sent vénérée comme « un vase sacré » : seul compte, pour la famille de Bernard, sa progéniture. Lorsqu’elle accouche de sa fille, Marie, elle ne ressent que très peu d’attachement pour elle.

Un jour d’incendie de forêts, Bernard, préoccupé, prend plusieurs fois sa dose d’arsenic. Thérèse n’intervient pas. Le soir, le médecin est appelé au chevet de Bernard; Thérèse ne mentionne pas la prise excessive d’arsenic. Les jours suivants, elle se met à empoisonner son mari régulièrement en ajoutant des gouttes d’arsenic dans sa boisson.

Un médecin se rend compte de l’empoisonnement et découvre que Thérèse a utilisé des ordonnances falsifiées pour obtenir des doses supplémentaires de médicament.

Chapitre 9

On retourne au temps présent. Le trajet de Thérèse prend fin : elle arrive enfin à Argelouse où l’attend Bernard.

Ferme et intransigeant, ce dernier l’informe froidement des nouvelles règles : Thérèse sera condamnée à rester dans sa chambre, loin de sa tante Clara et de sa fille Marie.

Pour sauver les apparences de leur union, ils apparaîtront ensemble à la messe le dimanche. Si elle songe à s’enfuir, la famille la dénoncera à la justice.

Analyse du chapitre 9 : Notez bien la structure du roman. Le déplacement en train de Thérèse fut l’occasion d’un retour sur son passé. Des chapitres 2 à 9, elle a préparé sa défense en cherchant à puiser dans ses souvenirs les raisons de ses actes. A partir du moment où elle retrouve Bernard, le récit reprend un cours chronologique.

Des chapitres 1 à 9, Thérèse souhaitait se confesser à Bernard afin de reprendre une vie commune avec lui. Or à son arrivée, Bernard, sentencieux, refuse de l’écouter et prononce le verdict familial : la séquestration.  Les retrouvailles sont manquées et leur vie de couple définitivement détruite.

Chapitre 10

Thérèse va cherche un flacon de poison qu’elle avait gardé dans son manteau et songe à se suicider. A ce moment, Balionte, la servante, entre dans sa chambre et lui annonce la mort de tante Clara.

Chapitre 11

Pour Thérèse, les journées à Argelouse sont interminables. Elle fume beaucoup. Seule la messe le dimanche lui apporte un léger répit.

En novembre, Bernard part pour Saint-Clair et et dispense Thérèse de la messe. Les La Trave ont fait courir le bruit que Thérèse est neurasthénique et a besoin de vivre seule.

L’état de Thérèse empire : elle se nourrit peu, ne cesse de fumer, reste au lit toute la journée imaginant une autre vie qu’elle pourrait mener à Paris, avec Jean Azévédo.

Analyse du chapitre 11 : La séquestration de Thérèse matérialise l’enfermement familial dont souffre Thérèse depuis son mariage. Les images de l’incarcération sont nombreuses dans le roman : le jour de son mariage, une « lourde porte » se referme sur Thérèse. Sa vie ne sera alors plus qu’une quête pour affirmer son existence individuelle face à une famille qui l’encercle.

Chapitre 12

Une lettre de Bernard annonce sa venue pour la fin décembre. Il sera accompagné de sa mère, d’Anne et du fils Deguilhem qui tient à rencontrer Thérèse avant de se fiancer avec Anne. Dans sa lettre, Bernard ordonne à Thérèse de faire bonne figure lors de cette entrevue sous peine de sanctions.

Lorsque la famille et Deguilhem arrivent à Argelouse, Thérèse est « exsangue, décharnée », le visage rongé. Elle s’évanouit.

Bernard, pris de pitié, décide de rester à Argelouse pour soigner Thérèse et lui rendre sa liberté.

Chapitre 13

Un matin de mars, Bernard et Thérèse sont assis à la terrasse d’un café parisien. Thérèse va commencer une nouvelle vie tandis que Bernard va bientôt rentrer à Argelouse.

Au moment de partir, Bernard interroge enfin Thérèse : pourquoi a-t-elle voulu l’empoisonner ? Il sait maintenant que ce n’était pas pour ses pins. Est-ce parce qu’elle le détestait ? Thérèse songe à la confession qu’elle avait préparée dans le train. Elle essaie de lui dire la vérité : tout d’abord, qu’elle ne connaît pas parfaitement la raison de ses actes, l’idée lui est venue lors de l’incendie de Mano où elle avait l’impression, alors, de céder à un devoir. Mais Bernard ne la croit pas, pensant qu’elle se moque de lui. Il rappelle à Thérèse qu’elle ne reviendra à Argelouse que pour les évènements familiaux puis la quitte. Thérèse, seule, rejoint la foule de Paris, marchant « au hasard ».

Analyse du chapitre 13 : A la fin du roman, Bernard questionne enfin Thérèse sur les motivations de ses actes. Cette dernière hésite à livrer la confession préparée, mais l’ironie, et certainement la certitude de ne pas être écoutée et comprise prennent le dessus. Par ailleurs, elle sait que sa quête pour comprendre ses actes est vaine : les mobiles de ses actes demeurent opaques. Thérèse ne se livrera donc jamais, l’incommunicabilité du couple reste totale.

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Amélie Vioux

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9 commentaires

  • Bonjour,
    Merci pour tout ! Les résumés très bien rédigé m’ont permis de terminer mon cahier de prise de note dans les temps pour le ramassage et le contrôle de lecture. Je remercie très sincèrement le créateur ou la créatrice de ce site internet très utile et très pratique.
    Encore merci,
    Cordialement
    Oscar Henry-Noel

  • Bonjour Amelie,
    J’ai mon oral Lundi matin et j’ai Thérèse Desqueyroux dans ma liste. Je cherche diverses informations qui pourraient s’avérer essentielle lors de ma présentation au cas où je tomberais sur cette œuvre. J’avais donc une question pour laquelle j’ai peine à trouver une réponse : à quelle mouvement littéraire appartient Mauriac? Par rapport à ses dates de vie et de mort j’aurai personnellement pensé entre le symbolisme et le surréalisme mais je ne trouve rien de formellement écrit. Pourriez vous m’aider ? Merci d’avance .
    PS: un grand merci pour l’énorme travail que vous faites, il m’a fortement aidé pour l’écrit ! 🙂

    • Bonjour, j’ai moi aussi mon oral mercredi et j’ai un extrait de Therese Desqueyroux à étudier. Je n’ai pas trouvé de mouvement littéraire non plus et j’en ai donc conclue qu’on ne pouvait pas vraiment classer cet auteur. On ne peut pas étiquetter tous les auteurs et il ne le faut pas, d’ailleurs certains refusaient qu’on les associe à un courant quelconque. J’ai pu néanmoins percevoir que Mauriac utilise à de nombreuse reprise le registre réaliste (à ne pas confondre avec le mouvement le Réalisme du XIX s.) c’est-à-dire qu’il veut témoigner de la complexité humaine à travers le personnage de Therese en montrant la complexité d’un assassin avec réalisme et fait, de plus, de nombreuses descriptions comme les auteurs réalistes. En outre, il est nait en 1885 donc fin du XIX et a pu être inspiré par ce courant à travers ses lectures personnelles. Je dirais donc qu’il utilise le registre réaliste à plusieurs reprises dans son roman (en tout cas pour mon extrait) mais qu’on ne peut pas l’associer réellement à un courant littéraire en particulier.

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