Le spleen de Paris, Baudelaire : fiche de lecture

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petits poèmes en proseVoici un résumé et une analyse (fiche de lecture) du recueil Le Spleen de Paris de Baudelaire.

Le spleen de Paris, dont le sous-titre est « Petits poèmes en prose » , est un recueil de cinquante poèmes publié à titre posthume en 1869.

La plupart de ces poèmes avaient été publiés du vivant de Baudelaire dans différents revues et journaux (entre 1855 et 1864).

I – Le contexte

La condamnation des Fleurs du Mal en 1857 (pour outrage à la morale) laisse Baudelaire amer et assombri.

Tout en trouvant le courage de remanier Les Fleurs du Mal, Baudelaire poursuit son travail de critique d’art, publie Les Paradis Artificiels en 1860, et se tourne vers le poème en prose.

Contrairement à une idée reçue, Baudelaire n’est pas l’inventeur du poème en prose.

C’est la lecture de Gaspard de la Nuit (1841) d’Aloysius Bertrand qui lui a inspiré l’idée de cette forme poétique.

Cette forme d’écriture, nouvelle au XIXème siècle, ouvre une voie à la modernité poétique et sera reprise par des poètes comme Lautréamont, Rimbaud (19ème sècle) et Francis Ponge dans Le Parti pris des choses par exemple (20ème siècle).

II – Résumé du Spleen de Paris

Le Spleen de Paris ou « Petits poèmes en prose » est un recueil de poèmes.

La continuité entre les poèmes n’est pas narrative : chaque poème correspond à un tableau, une rêverie, un portrait ou une anecdote.

Le but de Baudelaire est, dans chaque texte, de saisir la beauté fugace, éphémère et d’approcher une vérité.

III – Les thèmes principaux

◊ La ville de Paris

Les poèmes en prose du Spleen de Paris évoquent les déambulations du poète dans les rues de la capitale.

Comme dans la section « Tableaux parisiens » des Fleurs du Mal, Baudelaire est fasciné par les individus qui incarnent la solitude dans la multitude.

Au sein de la foule et du tapage de la ville, Baudelaire observe les laissés-pour-compte, à l’instar  du « fou » devant une Vénus implacable ou du « vieux saltimbanque » isolé dans la fête foraine.

Pour Baudelaire, l’expérience de la ville est une expérience de la solitude dans la multitude.

◊ Des portraits touchants

Baudelaire observe Paris et ses habitants et en tire une galerie de portraits touchants qui symbolisent la pauvreté et l’insatisfaction.

Par exemple, l’enfant riche, dans « Le joujou du pauvre » , regarde avec fascination un enfant pauvre jouer avec un rat : l’enfant riche incarne une envie et une insatisfaction que les biens matériels ne peuvent combler.

◊ Une invitation à l’évasion

A l’agitation de la ville, à l’obscurité des ruelles, il reste la possibilité de s’évader.

Les rêves d’exotisme, déjà présents dans Les Fleurs du Mal, sont repris dans Le Spleen de Paris avec des poèmes comme « Un hémisphère dans une chevelure » ou « L’invitation au voyage » .

Mais c’est l’ivresse au sens large qui permet de s’évader. Dans « Enivrez-vous » , Baudelaire écrit :

« Il faut être toujours ivre. Tout est là : c’est l’unique question. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous.
« 

IV – L’écriture : des poèmes en prose

Les poèmes du Spleen de Paris sont en prose, une forme poétique nouvelle au XIXème siècle.

Un poème en prose ne contient ni vers et ni rime. C’est donc un poème libéré des contraintes poétiques traditionnelles.

On peut s’interroger sur le choix de Baudelaire de se tourner vers les poèmes en prose :

♦ Est-ce un choix guidé par la déception et l’ironie face à une société incapable d’apprécier la poésie (Les Fleurs du Mal ayant été condamnées) ?

♦ Ou, au contraire, la réécriture de nombreux poèmes des Fleurs du Mal dans Spleen de Paris (comme « Un hémisphère dans une chevelure » , réécriture de « La chevelure ») marque-t-elle pour Baudelaire un aboutissement poétique ?

Une chose est sûre :

Pour Baudelaire, le poème en prose incarne la modernité.

Il traduit mieux la vie intérieure du poète et ses déambulations dans la ville de Paris. C’est ce qu’il évoque dans sa préface :

« Qui est celui de nous qui n’a pas, de ses jours d’ambition, rêvé le miracle d’une prose poétique, musicale, sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée, pour s’adapter aux mouvements lyriques de l’âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience ? » .

Tu étudies Le Spleen de Paris ? Regarde aussi :

Les Fleurs du mal : résumé et analyse [fiche de lecture + vidéo]
Biographie de Baudelaire [vidéo]
La modernité chez Baudelaire [vidéo]
Sido et Les Vrilles de la vigne, Colette
La rage de l’expression, Francis Ponge [fiche de lecture]
Prose du transsiberien, Cendrars [fiche de lecture]
Capitale de la douleur, Paul Eluard [fiche de lecture]

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Amélie Vioux

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