Candide, Voltaire : fiche de lecture

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Publiée en 1759, Candide est une œuvre emblématique du siècle des Lumière.

Elle délivre un message puissant sur la recherche du bonheur dans un monde imparfait tout en proposant une critique sociale et philosophique du XVIIIème siècle.

Candide : analyse en vidéo

Qui est Voltaire ?

François-Marie Arouet, plus connu sous le nom de Voltaire (1694-1778), fut l’un des plus éminents écrivains et philosophes du siècle des Lumières en France.

Célèbre pour son esprit incisif, son engagement en faveur de la tolérance et son combat contre l’obscurantisme, Voltaire fut un auteur prolifique qui s’est exprimé dans de nombreux genres : théâtre, contes et essais philosophiques, poésie, articles d’Encyclopédie…

Son esprit critique et son engagement pour la liberté ont contribué à diffuser l’esprit des Lumières dans l’ensemble de la société européenne.

Analyses d’extraits de Candide :

Comment résumer Candide de Voltaire ?

Candide vit paisiblement au château du Baron de Thunder-ten-Tronckh en Westphalie où il reçoit des leçons du philosophe Pangloss, qui prêche l’optimisme en déclarant que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.

Cependant, après un baiser échangé avec Cunégonde, la fille du Baron, Candide est chassé du château.

Il entreprend alors un voyage initiatique à travers le monde qui va lui permettre peu à peu de s’affranchir de l’enseignement philosophique qu’il a reçu de son maître Pangloss.

Enrôlé dans les troupes bulgares au chapitre III, Candide assiste ainsi à la brutalité de la guerre lors d’une « boucherie héroïque ».

Il fuit vers Lisbonne où il est confronté à un terrible tremblement de terre et à l’intolérance religieuse. Condamné lors d’un autodafé, il parvient à échapper à ses persécuteurs et tue l’amant de Cunégonde pour s’échapper en Espagne.

Accompagné de son valet Cacambo, de Cunégonde et d’une vieille servante, il embarque pour le Paraguay.

Au chapitre XVI, la troupe de jeunes gens est capturée par les Oreillons, une tribu sauvage et féroce, et manque de justesse d’être mangée.

Aux chapitres XVII et XVIII, ils arrivent au fameux Eldorado, un lieu merveilleux, caractérisé par une abondance de richesses matérielles, une organisation sociale égalitaire et une absence de fanatisme religieux. Les jeunes gens décident pourtant de poursuivre leur chemin.

Candide embarque alors pour l’Europe et fait la rencontre de Martin, un philosophe pessimiste, qui partage son point de vue sombre sur la nature humaine.

Leur voyage les mène à Bordeaux, puis à Paris, où Candide frôle la mort en raison des soins médicaux peu fiables.

Ils longent les côtes d’Angleterre sans y accoster car Candide s’indigne de voir l’exécution d’un officier anglais.

Finalement, ils atteignent Venise et rencontrent Pococurante, un riche noble vénitien désillusionné et blasé, ainsi que six rois détronés.

Ils partent ensuite pour Constantinople, où Candide retrouve Cunégonde enlaidie.

Ils s’installent tous dans une métairie, et se tournent vers une vie plus simple et équilibrée, orientée vers le travail concret. Le chapitre XXX se conclut ainsi :


« Pangloss disait quelquefois à Candide : Tous les événements sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles ; car enfin si vous n’aviez pas été chassé d’un beau château à grands coups de pied dans le derrière pour l’amour de mademoiselle Cunégonde, si vous n’aviez pas été mis à l’Inquisition, si vous n’aviez pas couru l’Amérique à pied, si vous n’aviez pas donné un bon coup d’épée au baron, si vous n’aviez pas perdu tous vos moutons du bon pays d’Eldorado, vous ne mangeriez pas ici des cédrats confits et des pistaches.– Cela est bien dit, répondit Candide, mais il faut cultiver notre jardin. » 

Candide, chapitre XXX

Clique ici pour lire le résumé de Candide chapitre par chapitre.

Qui sont les personnages principaux dans Candide ?

Candide

Personnage principal du conte, Candide est un jeune homme naïf et optimiste, ayant été élevé dans l’idée que « tout est au mieux dans le meilleur des mondes possibles » par son précepteur, Pangloss.

Au fil du récit, Candide est confronté à de nombreuses épreuves et découvre la dure réalité du monde. Son voyage initiatique lui permet de développer sa compréhension du mal, de la souffrance et de la nature humaine. Il incarne la quête du bonheur et de la vérité.

Pangloss

Le précepteur de Candide, Pangloss, est un philosophe optimiste qui enseigne que « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles« , et ce en dépit des malheurs et catastrophes auxquels il est confronté.

Pangloss incarne l’optimisme naïf et la confiance aveugle, malgré les preuves évidentes du mal et de la souffrance dans le monde.

C’est un personnage qui n’évolue pas au cours du récit, contrairement à Candide qui s’affranchit de ses préjugés.

Cunégonde

Cunégonde, dont Candide est amoureux, est la fille du baron du château de Thunder-ten-Tronckh.

Au début du récit, c’est une jeune femme séduisante et désirable que Candide va tout faire pour retrouver, malgré les multiples épreuves et déceptions qu’il rencontre.

Lorsqu’ils se retrouvent à la fin du conte, Cunégonde n’a pas été épargnée par les souffrances de la vie. Enlevée, violée, maltraitée, elle s’est enlaidie. Elle incarne donc la confrontation avec la réalité brutale du monde.

Martin

Martin est un philosophe pessimiste que Candide rencontre lors de ses voyages en Europe.

Contrairement à Pangloss, Martin considère que le monde est fondamentalement mauvais. Pour lui, la souffrance et l’injustice sont inévitables. Il représente donc une voix discordante face à l’optimisme naïf de Pangloss.

Le baron de Thunder-ten-Tronckh

Le baron est le père de Cunégonde et le propriétaire du château où Candide vit au début de l’histoire. Il chasse Candide du château en raison de son amour pour Cunégonde.

Le baron représente l’arrogance et la rigidité sociale de l’aristocratie de l’époque, mettant en évidence les inégalités et les injustices du système féodal.

Cacambo

Cacambo est le valet fidèle de Candide qui l’accompagne tout au long de ses aventures.

Il incarne la loyauté, l’ingéniosité et la fidélité envers son maître. Il représente également la voix de la raison face à l’optimisme naïf de Candide, l’aidant à prendre des décisions judicieuses au cours de leur périple (par exemple, il sauve Candide des Oreillons dans le chapitre XVI)

Quels sont les thèmes importants dans Candide ?

La critique de l’optimisme

Candide ou l’Optimisme s’inscrit dans un débat important au XVIIIème siècle qui oppose Voltaire et le philosophe allemand Leibniz.

Leibniz considère que le monde est guidé par le principe de « raison suffisante » dans une « harmonie parfaite préétablie » par Dieu. Ainsi « tout est pour le mieux » puisque tout est organisé par une intelligence supérieure, celle de Dieu.

Pour Voltaire, cet optimisme philosophique défie la raison et l’observation.

Il décide alors d’écrire un conte philosophique avec deux personnages types, le professeur Pangloss (clairement l’incarnation de Leibniz) et Candide un personnage naïf, vierge de tout préjugés qui va mettre à l’épreuve les théories optimistes de son maître.

C’est ainsi que Candide va connaître la guerre (chapitre III), la superstition et l’injustice (chapitre VII), la captivité (chapitre XVI), l’ennui (chapitre XVIII), la maladie (XXIV), le scepticisme et la vanité des sciences (Chapitre XXV), et la déception de retrouver Cunégonde enlaidie.

Ce tour du monde de la tragédie humaine a vocation à déconstruire l’optimisme naïf de Candide qui adoptera à la fin du conte une autre philosophie, plus pragmatique : « il faut cultiver notre jardin » .

Le Mal

Le tour du monde de Candide est l’occasion pour Voltaire de montrer que le mal est universel et qu’il est partout. Le conte explore différentes manifestations du mal :

Le mal dans la société : « Candide » critique la société européenne du XVIIIe siècle en mettant en évidence les inégalités sociales, la corruption et les abus de pouvoir. Les guerres injustes, l’intolérance religieuse, l’exploitation des paysans et l’arrogance des élites aristocratiques dessinent une société gangrénée par le mal.

– Mais le mal est également naturel : tout au long du récit, Candide et ses compagnons sont confrontés à des désastres naturels tel le tremblement de terre de Lisbonne. L’épisode de la tribu sauvage des Oreillons montre aussi qu’à l’état de nature, les hommes ne sont pas naturellement bons.

La souffrance de l’expérience humaine : Les personnages de « Candide » sont soumis à d’innombrables souffrances et tragédies personnelles tout au long du roman : maladies, perte d’un être cher, tromperie du conjoint, etc.

Tout en dépeignant un monde marqué par l’injustice et la souffrance, Voltaire ne se contente toutefois pas de critiquer passivement le mal. Le philosophe soulève la question du libre arbitre et de la responsabilité humaine face au mal.

La recherche du bonheur réside ainsi dans l’acceptation des réalités, dans l’action pragmatique et le partage des valeurs humaines fondamentales telles que la tolérance, la compassion et la solidarité.

La quête du bonheur

Le bonheur est un thème fondamental au XVIIIème siècle. Avec Candide, Voltaire remet en cause certaines visions du bonheur en vogue au XVIIIème siècle :Il montre que le bonheur ne réside pas dans un état de nature comme le prétend Jean-Jacques Rousseau. Ainsi, le chapitre XVI sur les Oreillons souligne que le bon sauvage n’est qu’un mythe. C’est parce qu’ils sont civilisés que Candide et Cacambo ont la vie sauve.

– Ensuite, Voltaire suggère que le bonheur ne réside pas non plus dans les sociétés politiques. Il déconstruit ainsi le mythe d’Eldorado et du nouveau monde, lieu à l’organisation politique parfaite, qui ne parvient pas à faire rester Candide.

– L’auteur montre aussi que le bonheur ne réside pas dans le voyage. En effet, le périple de Candide ne correspond qu’à une succession de fuites au cours desquelles le personnage principal apprend la déception et la mélancolie.

– Le bonheur ne réside pas non plus dans les possessions matérielles. Ainsi, Pococurante, seigneur désillusionné et blasé, possède une immense collection d’œuvres d’art et de livres, ainsi que tout ce qu’il désire, mais demeure insatisfait de tout.

– Le bonheur se trouve finalement dans une sorte de bien être minimal épicurien où il convient de cultiver son jardin.

Le voyage

Le voyage est un thème central dans Candide.

Il joue tout d’abord un rôle narratif puisque chaque déplacement des personnages d’un continent à l’autre donne lieu à des rencontres, des aventures et des épreuves qui mettent en lumière les incohérences et les absurdités du monde.

Le voyage est également la métaphore de la quête existentielle de Candide.

Au fur et à mesure de ses aventures, Candide est confronté à des événements tragiques et à des dilemmes moraux qui le conduisent à remettre en question les idées préconçues qu’il a reçues de son précepteur, Pangloss, et à adopter une approche plus réaliste et pragmatique face aux difficultés de la vie.

La voyage de Candide, qui est circulaire, peut aussi être analysé comme une métaphore de l’Encyclopédie. L’encyclopédie est en effet un ambitieux ouvrage en cours de rédaction lors de la publication de Candide et qui a pour but de faire un tour du monde des connaissances.

Candide peut être considéré comme la métaphore de l’esprit encyclopédique qui fait le tour du monde, l’expérimente pour en tirer des leçons de sagesse.

Quelles sont les caractéristiques de l’écriture de Voltaire dans Candide ?

L’écriture de Voltaire est d’une richesse inouïe dans ce conte.

L’exotisme des récits de voyage du XVIIIème siècle

Tout d’abord, Voltaire a recours à l’exotisme, qui permet aux lecteurs de s’évader et de trouver des charmes pittoresques à cette aventure.

Le passage par Eldorado est par exemple très attendu par les lecteurs de l’époque, abreuvés aux récits de voyages depuis la fin du XVIIème.

Un rythme enlevé

Ensuite, Voltaire crée une narration dynamique, enlevée où il se passe toujours quelque chose. Les péripéties sont nombreuses. Voltaire multiplie les personnages, les sépare et les rassemble à la fin.

En ce sens, Candide a beaucoup de points communs avec les comédies théâtrales, comme celles de Molière : le nom des personnages, les types caricaturaux qui rappellent des personnages de théâtre comique, la multiplication des personnages, des séparations et des retrouvailles.

Des registres variés

Voltaire utilise aussi le registre tragique pour montrer son indignation face à la guerre notamment au chapitre III.

Le style pathétique et le réalisme froid pour décrire les cadavres ensanglantés provoquent terreur et pitié.

L’ironie

Mais le trait saillant de l’écriture de Candide est sans conteste l’ironie qui dénonce les injustices et suscite la réflexion du lecteur tout en le divertissant avec un récit humoristique et plein d’esprit.

Par exemple, lorsque Pangloss affirme que « tout est au mieux dans le meilleur des mondes possibles » malgré les terribles épreuves que les personnages endurent, Voltaire utilise l’ironie pour montrer le décalage entre la vision optimiste de Pangloss et la réalité de la souffrance vécue par les personnages.

Ou au chapitre III, lorsque Voltaire qualifie la guerre de « boucherie héroïque », il contredit un terme épique (« héroïque ») en le juxtaposant à un terme décrivant la cruelle réalité (« boucherie »).

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Amélie Vioux

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