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Voici une dissertation sur La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (DDFC) d’Olympe de Gouges (parcours au bac de français : Ecrire et combattre pour l’égalité).
Important : Pour faciliter ta lecture, le plan de cette dissertation est apparent et le développement est présenté sous forme de liste à puces. N’oublie pas que le jour J, ton plan et ton développement doivent être intégralement rédigés. Tu trouveras ici un exemple de dissertation rédigé comme tu dois le faire le jour du bac.
Sujet de dissertation :
Lors de sa défense devant le tribunal révolutionnaire en 1793, Olympe de Gouges déclare qu’elle s’est « frayé une route nouvelle ». Comment cette affirmation éclaire-t-elle votre lecture de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ?
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Introduction
Dans son plaidoyer publié le 3 juillet 1790, Sur l’admission des femmes au droit de cité, le philosophe des Lumières Condorcet défendait l’accès à la citoyenneté pour les femmes, au même titre que les hommes.
En 1791, la romancière, dramaturge et pamphlétaire Olympe de Gouges, proche de Condorcet, propose sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne qu’elle adresse à la reine Marie-Antoinette. Mais l’auteure, condamnée par le Tribunal révolutionnaire, sera guillotinée en 1793 et la Déclaration ne sera publiée dans son intégralité qu’en 1986, par Benoîte Groult.
Lors de sa défense devant le tribunal révolutionnaire en 1793, Olympe de Gouges déclare qu’elle s’est « frayé une route nouvelle ». Comment cette citation éclaire-t-elle la lecture de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ?
En quoi cette œuvre marque-t-elle un tournant nouveau pour la reconnaissance de la place sociale et politique de la femme ?
Nous montrerons tout d’abord combien cette œuvre est audacieuse puis quels sont les principes novateurs mis en avant par Olympe de Gouges. Nous soulignerons enfin que, bien que novatrice, cette oeuvre s’inscrit pleinement dans le siècle des Lumières.
I – Une œuvre résolument audacieuse
A – Les ressorts d’une écriture nouvelle
- La forme de la Déclaration d’Olympe de Gouges est choisie à dessein : elle constitue un pastiche de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Cette œuvre est ainsi composée d’un préambule, de 17 articles et d’un postambule.
- L’auteure souligne, avec audace, la fragilité de la Constitution qui n’est que l’affaire des hommes, et non du peuple entier. Exemple : Elle «
est nulle, si la majorité des individus qui composent la Nation, n’a pas coopéré à sa rédaction.
» (art 16) Elle montre donc que la Constitution a été vidée de son sens parce que les femmes n’y ont pas contribué.
- Dans le postambule, le style est radicalement différent. L’auteure a recours aux apostrophes, aux questions rhétoriques pour que la femme affirme sa place dans la société. Exemple : dans le postambule, tantôt par le tutoiement, tantôt par le vouvoiement, Olympe de Gouges veut rendre les femmes actrices de leur destin comme en témoignent les deux citations suivantes : «
Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l’univers ; reconnais tes droits. », « Ô femmes ! Femmes, quand cesserez-vous d’être aveugles ?
»
B – La prise en compte des femmes dans leur diversité
- Olympe de Gouges précise la définition du mot « Homme » de façon audacieuse : «
la Nation, qui n’est que la réunion de la Femme et de l’Homme
» (art 3)
- Elle met en avant la diversité des femmes dès le préambule et souligne le poids social et politique qu’elles ont. Ainsi, la première phrase du préambule est explicite : «
Les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la nation, demandent d’être constituées en Assemblée nationale.
» Les femmes ont donc un rôle politique à jouer.
- Elle réaffirme à plusieurs reprises la marque du féminin pluriel à travers l’expression «
toutes les Citoyennes et tous les Citoyens
».
C – Des difficultés existantes pour les femmes
- L’auteure ne cache pas les difficultés que rencontrent les femmes mais elle croit en leur force. Exemple : Dans le postambule, elle désigne implicitement les hommes à travers le pronom « on » : «
Quelles que soient les barrières que l’on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir ; vous n’avez qu’à le vouloir.
»
- Elle souligne un constat de fait : les femmes n’ont pas accès aux mêmes charges ni aux mêmes emplois, du fait de leur sexe. Ni leur vertu ni leur talent ne sont reconnus. Elle insiste pour que les tâches familiales soient reconnues comme un travail utile. Exemple : Dans une relation de cause à effet, l’article XIII stipule que la femme «
a part à toutes les corvées, à toutes les tâches pénibles ; elle doit donc avoir de même part à la distribution des places, des emplois, des charges, des dignités et de l’industrie.
»
- Elle dénonce l’oppression masculine qui empêche les femmes d’exercer leurs droits. Exemple : Dans l’article 4, elle écrit : «
l’exercice des droits naturels de la femme n’a de bornes que la tyrannie perpétuelle que l’homme lui oppose.
» Elle appelle à la résistance féminine.
II – Des principes novateurs
A – Des devoirs et des droits semblables aux hommes
- Olympe de Gouges revendique la liberté et l’égalité des femmes avec les hommes Exemple : Dans l’article 1, elle écrit «
La Femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits.
» Il s’agit d’une liberté et d’une égalité naturelles, en ce sens qu’elles sont inscrites dans la nature, ce qui va à l’encontre des idées de son époque, qui considèrent la femme comme naturellement inférieure à l’homme.
- Selon Olympe de Gouges, des devoirs identiques entraînent des droits identiques. Exemple : L’article 14 propose une égalité financière de contribution.
B – Une égalité de traitement homme-femme
- Olympe de Gouges refuse tout traitement de faveur pour les femmes. Elles doivent être jugées conformément à la loi, de façon objective. Exemple : «
Nulle femme n’est exceptée ; elle est accusée, arrêtée, et détenue dans les cas déterminés par la loi : les femmes obéissent comme les hommes à cette loi rigoureuse.
» (art 7)
- Elle réclame un traitement égalitaire avec les hommes, que ce soit sur le plan public ou privé : le droit de vote, l’accession à la propriété privée, l’exercice des charges publiques.
C – Des droits inaliénables pour les femmes
- La femme doit pouvoir bénéficier de la liberté d’expression et d’opinion. Exemple : La phrase de l’article 10, « la femme a le droit de monter sur l’échafaud ; elle doit avoir également celui de monter à la Tribune ; » frappe par le rythme binaire de la métonymie. De même, dans l’article 11, Olympe de Gouges souhaite que toute citoyenne puisse «
donc dire librement, je suis mère d’un enfant qui vous appartient
».
- La femme a également le droit à la propriété, la sûreté, et surtout la résistance à l’oppression, qui sont qualifiés de «
droits naturels et imprescriptibles de la Femme et de l’Homme
» (art 2).
III – Un combat qui s’inscrit dans le siècle des Lumières
A – La dénonciation de l’asservissement des femmes
- La littérature a fait entendre, avant Olympe de Gouges, une critique de l’asservissement de la femme, et notamment des rapports de soumission injustes que fait naitre l’institution du mariage.
Exemple : la pièce L’école des femmes de Molière qui prend la défense des femmes qui subissent un mariage d’intérêt.
Autre exemple : Le pamphlet ironique « Femmes, soyez soumises à vos maris » de Voltaire qui souligne que la soumission de la femme à l’homme est contre-nature.
B – La reprise des combats des Lumières
- Les notions d’égalité, de liberté et de contrat social s’inscrivent dans dans combats menés depuis plusieurs décennies par les philosophes des Lumières comme Montesquieu, Voltaire, Diderot, Rousseau.
- Le combat d’Olympe de Gouges contre l’esclavage reprend également dans un combat des Lumières contre cette injustice. Ainsi, Montesquieu dénonce la cruauté de l’esclavage dans le chapitre ironique « De l’esclavage des nègres » dans L’esprit des lois (1748).
C – Une écriture des Lumières
- L’écriture riche d’Olympe de Gouges rappelle que chaque tonalité est une arme différente, pour mener le combat.
- On retrouve ainsi chez Olympe de Gouges la même ironie que chez Voltaire ou Montesquieu (voir par exemple « De l’esclavage des nègres » dans L’esprit des Lois). Ainsi, dans l’article 9 de la Déclaration, elle semble instituer une présomption de culpabilité : «
Toute femme étant déclarée coupable, toute rigueur est exercée par la loi
« . - Dans le Postambule, elle adopte un style romanesque qui fait songer par exemple à l’épisode de Polly Baker dans Supplément au Voyage de Bougainville de Diderot : « l’ingrat la laissera après quelques années… »). Le recours au registre pathétique permet de susciter l’empathie du lecteur.
- Dans le Postambule, on retrouve le style emphatique des révolutionnaires : « Femme, réveille toi ! » qui vise à galvaniser l’auditoire.
Conclusion
L’œuvre d’Olympe de Gouges constitue bien une route nouvelle dans la mesure où l’écriture y est audacieuse : elle emprunte au pastiche, mêle les registres pour mieux dénoncer l’oppression masculine dont sont victimes les femmes.
Elle dénonce les difficultés auxquelles les femmes sont confrontées – métiers réservés aux hommes, inégalités de traitement – pour mieux mettre en avant des principes novateurs. Ainsi, la liberté d’expression, l’égalité en droits, l’inclusion des femmes dans la représentation nationale sont autant de combats contenus dans ce texte majeur.
Son écriture et son combat s’inscrivent pleinement dans le mouvement des Lumières, vaste entreprise d’émancipation des hommes.
En 1949, dans son essai Le Deuxième sexe, Simone de Beauvoir s’interrogera autrement sur le destin traditionnel de la femme, de son enfance à sa situation dans le mariage, dans la société, dans la maternité et le vieillissement.
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- Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, articles 1 à 6
- Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, articles 7 à 11
- Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, articles 12 à 17
- Postambule de la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne
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Je ne sais pas quoi apprendre pour la dissertation de Olympe de Gouges ???