Dissertation sur Les Fausses confidences !

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Voici une dissertation sur Les Fausses confidences de Marivaux (parcours au bac de français : Théâtre et stratagème).

Important : Pour faciliter ta lecture, le plan de cette dissertation est apparent et le développement est présenté sous forme de liste à puces. N’oublie pas que le jour J, ton plan et ton développement doivent être intégralement rédigés. Tu trouveras ici un exemple de dissertation rédigé comme tu dois le faire le jour du bac.

Sujet de dissertation :

 Selon vous, quel rapport le mensonge entretient-il avec la vérité dans Les Fausses confidences de Marivaux ?

Pour que ce corrigé te soit utile, entraîne-toi auparavant à réaliser ce sujet avec ma fiche et ma vidéo sur Les Fausses confidences !

Introduction

Traditionnellement, le mensonge nous éloigne de la vérité : il la cache ou la travestit. Dans Phèdre de Racine par exemple, le personnage éponyme laisse sa nourrice Oenone accuser Hippolyte d’avoir voulu abuser d’elle; ce mensonge a des conséquences dévastatrices sur tous les personnages.

Mais qu’en est-il dans Les Fausses confidences de Marivaux ? Quel rapport mensonge et vérité entretiennent-ils dans cette œuvre ? Comment une pièce dont le titre promet la tromperie peut-elle faire jaillir la vérité des sentiments ?

Car si le mensonge et la dissimulation sont omniprésents dans les Fausses confidences, la vérité ne peut s’empêcher d’affleurer, puis de triompher. Nous verrons ainsi que dans Les Fausses confidences, le mensonge est destiné à masquer la vérité, mais ne parvient pas à la dissimuler totalement. Paradoxalement, c’est le mensonge lui-même qui permet à la vérité d’éclater .

I – Les Fausses confidences : une pièce placée sous le signe de l’illusion et du mensonge

A – Les personnages sont masqués

  • La pièce débute sous le signe du masque. Ainsi, dès l’acte I scène 2, Dubois, le maître du jeu, fait régner un univers de dissimulation. Il demande à Dorante de cacher la vérité : « Il est essentiel que les domestiques ici ne sachent pas que je vous connaisse. »
  • Tous les personnages mentent. Marton dupe sa maîtresse en lui recommandant d’épouser le Comte. Araminte feint de vouloir épouser le Comte pour tromper Dorante. Mme Argante propose à Dorante de mentir à Araminte sur son droit pour qu’elle se résigne à épouser le Comte Dorimont : « De dire à ma fille, quand vous aurez vu ses papiers, que son droit est le moins bon ; que, si elle plaidait, elle perdrait » (Acte I, scène 10).
  • À cet égard, Les Fausses confidences est une pièce emblématique du théâtre de Marivaux où les personnages avancent masqués et se tendent des pièges. On pense par exemple au Jeu de l’amour et du hasard (1730) dans lequel les maîtres se déguisent en domestiques pour observer leurs prétendants respectifs.

B – Les personnages sont dans une mise en scène permanente

  • Dubois se comporte comme un véritable metteur en scène. Par exemple, dans l’acte I scène 2, il annonce avec assurance ce qui va se dérouler : « je sais mes talents, je vous conduis, et on vous aimera ».
  • Dubois suit avec rigueur le déroulement de l’intrigue qu’il a mise en place. Il adopte une vision d’ensemble de l’intrigue lorsqu’il la commente à l’acte II scène 16 : « Voilà l’affaire dans sa crise ».
  • D’autres personnages lui empruntent ce rôle de metteur en scène, comme Araminte qui donne des instructions quant au rôle que doit jouer Dorante : « Conformez-vous à ce qu’ils exigent ; regagnez-les par là, je vous le permets : l’événement leur persuadera que vous les avez bien servis. » (Acte II scène 13)

C – Les personnages tiennent à maintenir l’illusion

  • Lorsqu’une vérité est sur le point d’être dévoilée, les personnages mettent tout en œuvre pour maintenir le mensonge et l’illusion. Par exemple, Araminte feint la froideur pour ne pas avouer à Dubois ses sentiments naissants pour Dorante (Acte I, scène 14)
  • Araminte veut sauvegarder le mensonge. Dans l’acte I scène 14, elle intime à Dubois de ne pas dévoiler la vérité : « garde un profond secret ; et que tout le monde, jusqu’à Marton, ignore ce que tu m’as dit ; ce sont de ces choses qui ne doivent jamais percer. » 

II – La vérité des sentiments émerge pourtant car le mensonge ne parvient pas à cacher les élans du coeur

A – Il existe de vraies confidences dans la pièce

  • Cette pièce met aussi en scène des vraies confidences, comme à l’acte I scène 2, lors que Dorante avoue à Dubois son amour pour Araminte : « Je l’aime avec passion et c’est ce qui fait que je tremble ».
  • Dorante fait aussi preuve de sincérité envers Araminte lorsqu’il lui dévoile la stratégie de Madame Argante. À la scène 13 de l’acte I : « C’est que si, dans votre procès, vous avez le bon droit de votre côté, on souhaite que je vous dise le contraire, afin de vous engager plus vite à ce mariage ; et j’ai prié qu’on m’en dispensât. »

B – La vérité des sentiments transparaît derrière le mensonge

  • La vérité du cœur transparaît dans les quiproquos et dans l’ambiguïté de sens de certains mots. Par exemple, à l’acte I scène 12, Dorante et Araminte établissent une relation contractuelle employeur / employé. Mais sans s’en rendre compte, ils parlent déjà le langage de l’amour : « Araminte : « Oui, mais ne vous embarrassez point : vous me convenez.  Dorante : je n’ai point d’autre ambition. »  La vérité du cœur émerge à la surface des mots. C’est ce qu’on appelle le marivaudage
  • Dans leurs apartés, les personnages cessent leur théâtre social pour s’avouer la vérité à eux-mêmes, à l’instar d’Araminte dans l’acte I scène 5 : « Araminte, à part. Je n’ai pas le courage de l’affliger ! (…) je n’oserais presque le regarder. »
  • La parole reste policée mais le corps des personnages trahit la vérité, créant un contraste comique. Par exemple, à la scène 13 de l’acte II, Dorante est dans un état second d’égarement, alors qu’Araminte lui demande de rédiger une lettre pour le Comte : « ton ému », « toujours distrait ».

III – Paradoxalement, la vérité se manifeste grâce au mensonge

A – Le mensonge permet de faire émerger la vérité

  • Le stratagème de Dubois est, finalement, le seul moyen de lever les masques des conventions sociales pour faire parler l’amour : « il faudra que tout se rende. Quand l’amour parle, il est le maître et il parlera » (acte I scène 2). 
  • Le mensonge est donc une stratégie pour atteindre la vérité. Ainsi, Araminte feint de vouloir épouser le comte à la scène 13 de l’acte II pour faire éclater la vérité.

B – Le dénouement laisse place à la vraie confidence

  • La scène de dénouement achève de rétablir la vérité en dissipant les illusions. Araminte s’exclame devant Dorante : « Vous donner mon portrait ! Songez-vous que ce serait avouer que je vous aime ? » (Acte III, scène 12). L’irréel du présent marque la volonté de faire perdurer le mensonge.
  • Mais l’indifférence feinte d’Araminte ne résiste pas à la vérité et à la vraie confidence : « Dorante : Que vous m’aimez, Madame ! Quelle idée ! Qui pourrait se l’imaginer ? Araminte, d’un ton vif et naïf. Et voilà pourtant ce qui m’arrive. » L’amour triomphe enfin.

C – L’illusion théâtrale permet à la vérité de s’exprimer

  • L’illusion théâtrale permet de révéler la fausseté des valeurs sociales. Sur scène, Marivaux montre une société obnubilée par l’argent et le rang social, qui ne parvient pas à reconnaître le mérite personnel de chacun. C’est grâce à cette illusion théâtrale que tombent les masques de la comédie sociale.
  • Nous ne sommes pas loin de l’Illusion comique (1635) de Corneille où l’illusion théâtrale permet aussi de faire émerger la vérité des sentiments. Dans cette pièce, Pridamant croit assister en direct, grâce au magicien Alcandre, à la vie de son fils Clindor. Mais il assiste en réalité à une représentation théâtrale jouée par son fils devenu acteur. L’illusion théâtrale donne l’occasion à Pridamant de retrouver son amour pour son fils.
  • Avec Les Fausses confidences, Marivaux fait une mise en abyme du théâtre où la proximité de l’illusion et de la réalité fait poindre la vérité. Arlequin conclut d’ailleurs la pièce en soulignant les ponts entre l’illusion et la réalité : « Pardi, nous nous soucions bien de ton tableau à présent ; l’original nous en fournira bien d’autres copies. » ( Acte III, scène 13)

Conclusion

Les Fausses confidences est une pièce emblématique de l’œuvre théâtrale de Marivaux. Son titre promet la prédominance du mensonge. Pourtant, c’est la vérité qui affleure dans les mots et les corps des personnages et finit par triompher. À travers cet entremêlement de la vérité et du mensonge, Marivaux dresse un éloge de l’illusion dramatique qui permet de faire émerger la vérité.

Beaumarchais, à la fin du XVIIIème siècle, reprend aussi ce jeu entre le mensonge et la vérité à travers le personnage de Figaro, le valet astucieux qui use de stratagèmes et de tromperies pour faire jaillir la vérité et révéler la vanité de la société de l’Ancien Régime.

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Qui suis-je ?

Amélie Vioux

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